Serg` Péhaisse

Notre-Dame du Silence
Notre-Dame tu n'es pas mienne,
Lorsque je te vois en proie aux flammes.
Tu appartiens au monde qui saigne,
Alors que le symbole de nos âmes
S'embrase dans le ciel impuissant.
En sentant le chêne brûlé
Qu'il admirait pourtant,
Alors que des milliers venaient y prier.
Dès lors que le chagrin s'apaisera,
Sache que nous reviendrons plus nombreux
Afin d'allumer une bougie qui certainement s'éteindra,
Telle une bohémienne qui ne croit plus en Dieu.
Je n'ai jamais monté les marches
De ton corps qui apporte l'asile,
Aux condamnés, aux patriarches,
Qui se ressemblent dans l'exil.
De l'être humain en quête de liberté
Sur cette terre ou bien ailleurs,
Peu importe si la chaleur de l'été
Nous replonge dans le malheur.
Je ne cesserai de plier les fleurs
Que j'offrirai au printemps.
Aux enfants, aux pilleurs
Qui rencontreront mes offrandes au firmament.
Et si le tien est encore parfumé
Par l'odeur des histoires écrites
Sur le papier qui part en fumée,
Sur ta flèche qui crépite.
Dans un souvenir comme dans une empreinte
Que tu tatoues sur ma conscience,
Qui s'émerveillera dans ton enceinte
Lorsque je découvrirai dans ton silence.