"Félicité, clarté, vacuité"
Désigne une réalisation fermement ancrée
Au cours de laquelle l'esprit est clair, ouvert, illimité,
Heureux, lucide, non conceptuel et détaché.
Une piqûre d'aiguille procure une sensation de félicité.
Cette expérience se produit lors des pauses, de jour comme de nuit,
Aussi, en marchant, au repos ou pendant toute autre activité.
"Neige fondant sur une pierre chaude"
Évoque la neige qui tombe des nuages
Et se liquéfie au contact des rochers tièdes.
De même, les pensées viennent de la distraction
Mais, en reconnaissant leur origine dans l'esprit,
On réalise sans effort
Que l'esprit est le corps absolu libre d'élaborations,
D'où l'expression : "Réagir par contrecoup".
Il consiste en les six yogas de Nigouma (les six yogas de Naropa souvent plus connus, sont parallèles à ceux de Nigouma) nommés :
· Toumo
· Corps Illusoire
· Rêve
· Claire Lumière
· Bardo
· Transfert de Conscience
Elève ton expérience et demeure grand ouvert comme le ciel.
Etend ton attention et demeure aussi vaste que la terre.
Stabilise ton attention et demeure inébranlable comme une montagne.
Avive ta conscience et demeure brillant comme une flamme.
Clarifie ta conscience dénuée de pensées et demeure clair comme un cristal"
Les pratiques sont alors dissociées selon la phase de création ou de perfection. La phase de création, l’un des principaux yogas du véhicule adamantin, consiste à voir le monde comme un mandala de grande félicité, mais aussi soi-même et tous les êtres, comme des divinités supports d’offrandes et de louanges. Cultiver une vision divine permet de purifier la perception ordinaire que l’on a de sa vie et de son environnement, et de révéler la pureté inhérente à tous les phénomènes, dont soi-même. Dans la tradition kagyupa, la phase de perfection se divise en voie des méthodes (comprenant les six yogas de Nāropa) et en voie de libération (qui contient les instructions du mahāmudrā).
Si la compréhension du méditant n'est qu'une théorie ou un ouï-dire, elle sera inconsistante et ne résistera pas à l'examen. S'il s'agit d'une expérience personnelle, elle convergera sur un point même lorsque le méditant est incapable de s'exprimer avec des mots traditionnels.
Lorsque cela se produit, le méditant a atteint l'expérience personnelle.
Alors que beaucoup de pratiques du bouddhisme tibétain consistent en rituels ou en cérémonie complexes, le Mahamudra est remarquablement dépouillé de formes. On peut le considérer comme le cœur des pratiques spirituelles tibétaines susceptibles de mener à la paix de l’esprit et éventuellement à l’éveil. Le Mahamudra présente la méditation sous son aspect le plus pur, le plus dénué de voiles religieux formels.
Le « grand geste » est celui qui déchire le voile des apparences. C’est un acte radical, contraire à la tendance naturelle de l’être humain qui se disperse à l’extérieur, à la recherche de distractions toujours nouvelles.
C’est donc un acte prométhéen, un acte de « voleur de feu », dans la mesure où il va à l’encontre de la pente naturelle des désirs, des espoirs, des ambitions qui nous emporte.
Mahamudra nous demande de nous tourner vers une chose invisible, la racine inconnue de notre être, notre nature profonde, notre essence, qui est la chose la plus précieuse, illuminante et belle à laquelle nous pouvons aspirer et en laquelle s’accomplit notre vie.
L’esprit d’éveil est ici défini comme l’union de la vacuité et de la compassion, l’éclat naturel d’une irrésistible compassion qui ne peut supporter les souffrances des êtres, et la conscience non duelle, qui perçoit la compassion comme vide d'essence ou de nature propre. L'esprit d’éveil est donc la quintessence de la voie du Grand Véhicule.
Le « germe de la bouddhéité » s’est éveillé en eux et ils aspirent à ce chemin d’éveil. Un désir mystérieux les pousse en direction de leur intériorité, une aspiration à explorer cet invisible au cœur de leur être. Elle les entraîne, comme un souffle venu d’ailleurs, l’appel du grand large que ressent le marin.
Certains se ruent sur la conceptualité comme sur l’eau d’un mirage,
D’autres observent l’expression formelle de leurs pensées discursives,
D’autres encore s’attachent à des expériences sensorielles aussi éphémères que des arcs-en-ciel :
Qui désire une libération rapide ne doit pas suivre ces voies.