LES DIX-NEUF POÈMES
VIII
Au pied de la montagne Thaï,
Le bambou solitaire prend racine.
Seigneur, je vais vous épouser.
Mon cœur appartient à vous seul,
Comme le lierre parasite pousse
S'attachant au jeune sapin.
Nous nous verrons bientôt,
Il a fallu des milliers de li pour venir me chercher.
Monts verts et plaines brunes nous séparent,
Je vieillis en pensant à vous !
Pourquoi votre voiture arrive-t-elle lentement ?
Voyez ces orchis l'un à l'autre enlacés,
Comme leurs fleurs sont brillantes et fraîches !
Cueillez, cueillez-les à temps,
Pareilles aux herbes d'automne.
Le vent ternira leur beauté.
Seigneur, si vous ne m'écoutez pas,
Moi, pauvre femme, que ferai-je ?