A. Boutaric

Les réseaux ruraux de distributions présentent quelques caractères qui les distinguent fort nettement des réseaux urbains: d'une part, un très grand développement des lignes, qui atteint, par habitant, 8 à 10 fois celui des réseaux urbains, et nécessite l'immobilisation de capitaux très élevés ; d'autre part, une consommation qui varie beaucoup avec les saisons, ce qui entraîne forcément une mauvaise utilisation de l'énergie électrique, car si l'usine productrice est installée pour satisfaire aux périodes de consommation maxima, elle ne sera plus utilisée qu'au quart ou au cinquième de ses moyens pendant les mortes saisons.

Les compagnies d'électricité pourront remédier en partie à cet inconvénient et fournir aux agriculteurs de l'énergie à un prix abordable en combinant l'alimentation électrique des régions agricoles avec celle des régions industrielles voisines .

Malgré cela, la consommation de l'énergie électrique par les campagnes étant très faible par rapport à la superficie installée, les agriculteurs doivent se résigner à payer l'énergie électrique à des prix relativement élevés, qui , pendant les premières années d'exploitation, pourront dépasser de moitié ceux qui sont en vigueur dans les agglomérations urbaines. Et encore les compagnies électriques n'auront-elles le plus souvent intérêt à électrifier totalement les campagnes qu'avec l'aide de subventions des communes, des départements ou de l'État.

Toutefois les compagnies pourront réduire leur tarif si les consommateurs savent s'astreindre à une stricte discipline dans la consommation de l'énergie électrique.