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Citation de Alice_


Alice_
07 septembre 2017
L'incendie
Nous sommes en décembre et j'ai été trompé. Je n'arrive pas à me faire à cette idée. Peut-être ai-je été trompé trop souvent. Pas par quelqu'un, mais par le monde lui-même. En 1942, premièrement, quand ma mère m'a dit que la viande que nous mangions (un délice) venait d'animaux vivants, des animaux que je contemplais le jour même, paisibles, près du canal Boerenwetering. Sur le moment, j'ai voulu me couper un morceau de cuisse et le dévorer, mais je ne l'ai pas fait. Je me suis couché par terre et je me suis mis à pleurer. C'est probablement à ce moment-là que tout a commencé. Je n'arrive pas à accepter que me monde n'est pas ce qu'il est, que ce pauvre enfant sud-américain aux multiples problèmes cardiaques qui est sur tous les écrans est une pure invention et que ma compassion ne m'honore pas, mais qu'au contraire elle me dessert.
Je lis cinq livre en même temps, alors que mon cerveau est à peine équipé pour un lire un. Je reçois une lettre de ma fille de Toronto (Canada). Elle me dit que Camus écrit sur les malheurs du monde comme quelqu'un qui sort de table, rassasié. Il voit les choses comme elles sont, mais elles ne le touchent pas. Ma fille préfère Bukowski, qui pense qu'on doit hurler quand on est au milieu de l'incendie. Cinq livres sont à côté de mon lit, par terre, empilés. Je les lis selon mes envies, le plus souvent à 5 heures du matin, quand le sommeil m'a fui. Vincent Icke - La Femme écureuil / Catherine Millet - La Vie sexuelle de Catherine M. / Jonathan Franzen - Les Corrections /Pouchkine - Oeuvres en prose / Peter Conrad - La Métamorphose du monde. (N.B. : Le coeur de la société humaine change peu, mais quelques variations sont perceptibles dans ses vertiges.)
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