Si tu connais en vérité : Nous n’avons
ni autre ni pareil.
Il est en tant que Soi mon ouïe et ma
vue,
Mon intelligence et mon cœur.
Il est mon tout ; Il n’épargne et ne
laisse rien.
Il est mon pied, Il est ma main,
Il est mon âme : de moi nulle mention
n’est faite.
Il ne m’habite pas, et moi je ne
demeure pas en Lui.
Je suis par Lui ; depuis toujours, c’est « comme si » j’étais moi. Écoute-moi
donc et prends-y garde.
Les appellations sont multiples et
pourtant l’Essence est une :
il n’y a là qu’Allâh, nul autre n’a
d’être propre.
L’énoncé du « nous » suggère une
dualité ; cependant l’Essence est
une.
Tu es Lui le Moi et Lui Toi :
souviens-toi donc !
Il répond si tu appelles ; pourtant
c’est Lui qui appelle :
ainsi l’écho rend doubles la parole
et la voix. (poème XVI, 109-110)