AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Luneaucoeur


Oui, telle avait été la volonté de la Mère Nature. Elle avait créé au milieu des steppes désertiques une mer d'un bleu splendide, semblable à une coupe d'eau claire. Deux fleuves puissants, comme les deux seins d'une mère, l'avaient généreusement nourrie depuis la nuit des temps. Mais à ce moment-là, il était si triste, si pitoyable de la voir se rétrécir, s'endormir, se dessécher, être moins profonde de quatre hauteurs d'hommes, s'ensabler. Parfois, tout le long d'un été torride, elle ne recevait même pas une outre d'eau de ces deux grands fleuves jadis si abondants - le Syr-Daria et l'Amou-Daria. Alors la pauvre mer condamnée ressentait une soif terrible, ressemblait à un malade vivant ses derniers jours. Et, comme au chevet d'un malade condamné, on avait vu venir toutes sortes de guérisseurs et de vieilles devineresses. Ainsi, autour de la mer en péril s'agitaient depuis plusieurs années une foule d'augures et de prophètes. Tout à l'heure, l'un d'eux avait prédit, l'écume à la bouche, que dans cinq ans, la mer d'Aral se diviserait en deux, laissant au fond une épaisse saumure.
Commenter  J’apprécie          60





Ont apprécié cette citation (6)voir plus




{* *}