Abe Spitzer

Le livre est co-signé de M Miller et de Abe Spitzer. C’est un récit écrit à la première personne de Abe Spitzer.

Spiter était l’opérateur radio sur un B29, nommé le grand artiste » qui accompagnait le bombardier qui a lancé la bombe d’Hiroshima le 6 aout 1945.Le « ‘grand artiste » étaient chargé de larguer des instruments de mesure et de faire certains enregistrements Un troisième avion était chargé des photographies. Lors du bombardement de Nagasaki, 3 jours plus tard, ce fut cette fois lors du « grand artiste » que fut lancée la bombe.

Spitzer témoigne du vécu des petits gradés : opérateur radar, mécaniciens, mitrailleur de queue) qui se trouvaient à bord avec lui. : Les postes les plus importants étaient tenus par un officier (commandant de mission, pilote, navigateur, second pilote, bombardier).

Le 3 aout ces petits gradés que les autres équipages appelaient en se moquant les gars de la victoire « furent informés que leur équipage avait été choisis pour lancer, pour la première fois dans l’histoire une « bricole », un nouveau type de bombe

Lors du briefing du 4, auquel participaient cinq autres équipages, on leur expliqua que la bombe effacerait à peu près tout ce qui existe dans un rayon de 3 miles(4,8km) et que le test effectué le 16 juillet, au sol, s’était révélé positif mais que personne ne connaissait les conséquences d’un lancement aérien. On leur dit que la guerre serait abrégée de 6 mois. Puis on leur assura que des moyens seraient déployés pour les repécher car les bombardiers ne seraient pas escortés



Le 5 ils furent informés que l’objectif était Hiroshima, que la ville comptait 318 000 habitants et qu’elle contenait un grand dépôt de l’armée et des usines d’armement. On leur montra des photographies aériennes qui représentaient la ville avec beaucoup de détails. Ils décolèrent le 6 à 3H30 de l’ile de Tinian dans les Mariannes

Le second bombardement devait viser Kokura mais en cours du vol fut déporté sur Nagasaki pour une meilleure visibilité.la bombe serait « plus forte et meilleure « leur avait dit l’officier de renseignement

Spitzer, aidé par un écrivain professionnel, met en scène ces deux missions et leur préparation. Les gars sont de braves types, tenus à l’écart des officiers, ils souffrent des heures d’attente et calment leur angoisse dans l’alcool. De fait leur mission n’était pas danger faute d’escorte. Ils ont des insomnies, suent à grosses gouttes dans la chaleur de la nuit et dans les briefing.

Spitzer confie même une pensée émue qu’il aurait eue quelques minutes avant le bombardement d’Hiroshima : « Neuf heures…Les bureaux et les boutiques s’ouvrent (…) les écoles ont commencé leurs classes, tandis que les ménagèrent s’affairent à leurs nettoyages. Des gens téléphonent, écrivent des lettres, traitent des affaires, probablement en absorbant quelques drinks, le saké national, sans doute. Ce sont des Japonais, certes, mais cependant des êtres humains. Et pour ma part je ne l’oublie jamais… »

Et la question de la responsabilité ? "Nous avons lancé la bombe en exécution d’ordre précis, sinon nous ne l’aurions pas fait. (sic !) Cette considération m’exonère comme tous les camarades de notre équipage de la moindre responsabilité, n’est-il pas vrai ? J’ai cependant besoin de m’en persuader, et, à certains moments, je parviens à m’en convaincre. Mais je ne suis pas assez sûr pour trouver la paix intérieure ».

Décidemment un livre de propagande qui cherche à faire passer ces criminels bombardements pour une histoire profondément humaine. Quelle imposture ! Il est probable cette entreprise de désinformation ou d’enjolivement ou d’héroïsation vient de plus loin que Spitzer et son teneur de plume.