En réalité, le fond de ma pensée était d’obtenir des apparitions sans le concours d’un médium spirite ! Il y avait bien quelque chose de vrai dans cette hypothèse, mais j’étais encore loin de la vérité. Pour arriver à produire des accumulations de fluides humains, je me livrai à toutes sortes d’expériences. Je n’hésitai pas à faire venir chez moi des sujets par douzaines, dirigés par des docteurs et des magnétiseurs expérimentés qui endormaient tous ces sujets ensemble, les dédoublaient, réunissaient et transportaient la masse fluidique sur un autre sujet enfermé dans un cabinet noir. Rien n’y faisait. Je n’obtenais d’autres résultats que quelques manifestations du domaine du magnétisme, très intéressantes, assurément, et dont j’ai pris note, mais ne répondant nullement à mes espérances, ni à mes recherches. Je recommençai plusieurs fois ces mêmes expériences, toujours avec le même insuccès.
Si l’on admire avec raison tous ces merveilleux phénomènes, on remarquera que la religieuse rassemblait chez moi un groupe d’esprits familiers dont elle était non seulement la créatrice, mais encore la directrice, un de ces groupes de réputation mondiale, dont on parle dans l’histoire du spiritisme. Et, le croira-t-on ? elle me pria instamment de ne point parler de sa présence chez moi, ni de ses amis de l’Au- delà, au médium de Londres à qui elle était habituellement attachée, mais dont elle avait déserté le groupe pour venir, poussée par son amour, s’installer dans ma maison.