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Citation de Yodette


Un peu plus tard, dans la soirée, le soulagement d’être rentrée chez moi laisse évidemment place à de vieux remords. En compagnie d’un bol de coquillettes devant Paris Blues, vieux film en noir et blanc où il est question d’amour et de jazz, le regret me saute à la gorge. Pourquoi ne suis-je pas assise dans un fauteuil d’orchestre ? Au téléphone, je n’ai pas tout raconté à Alice et passé sous silence le ton plutôt enjôleur de Jandor dans son message. Évidemment, j’ai aussi évité d’évoquer l’invitation au cocktail de fin de soirée. Aucune envie de me justifier davantage. Juste celui de le revoir mais l’idée de ne pouvoir échanger deux mots avec lui au milieu d’une foule d’admirateurs m’insupporte, je l’avoue. Mieux vaut ne rien attendre que de subir LA frustration tant redoutée. Sans compter que la perspective de rencontrer une créature qui s’affiche à son bras comme sa femme, sa concubine ou je ne sais qui d’autre m’aurait littéralement fait passer l’envie de rester plus d’une minute supplémentaire à ce pince-cul.
Forte de tous ces arguments et d’une bonne dose de méthode Coué, je commence à m’assoupir quand, sur l’écran, Paul Newman se penche pour embrasser Jeanne Woodward. Je me redresse pour observer l’acteur plus attentivement. Je commence sérieusement à me demander si ça ne tourne pas à l’obsession mais je lui trouve un air de Jandor. En moins beau bien sûr.
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