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4/5 (sur 1 notes)

Nationalité : Roumanie
Né(e) à : Bucarest , le 06/02/1891
Mort(e) à : Bucarest , le 20/04/1968

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Voix d’automne

L’automne a changé les feuilles en cœurs dorés …
Aucune parole, aucune voix. Silence ajourné.
Un oiseau se fait tout petit, dans le ciel qui sera blanc d’ondées.

Mon cœur, apaise ton tourmenté souci.
La terre a du repos pour toute fatigue.
Le ciel qui les nuées endigue,
partage l’oubli.

Paix dans le champ où la semence se doute,
paix dans l’âme harassée,
paix sur les feuilles qui se sont détachées
et dans l’étoile qui attend sa chute.
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe
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Autre chanson

Mon âme sur les eaux, nénuphar pur
Pensée soudaine, vague assoupie,
La vie en vain veut m’engloutir.
Tout est fini.

Mon amour, eau lente couleur de jade
Entre les vases à vue d’œil,
mon âme, ses blanches feuilles perd en panade
ses blanches feuilles …

Tombent des vêpres, tard morfondues, tristement,
aubes pâlotes. Soleil meurtri
envoie au nuit, subtilement
sommeil flétri.

Etoiles, menues chandelles en cire,
l’envie passée du manqué renouvelant,
tes destinées elles vont les occire
le jeu évident.

L’âme brisée – sombre comme un lotus dans le gué,
Au plus profond, cherchant le torrent ;
Tout est si loin, tout est si près …
tout Finalement.
*
traduit du roumain par Cindrel Lupe
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La vouivre

Bête cruelle au corps annelé, portant au front un emblème,
Du plus profond des bois glissant vers la fontaine
Les pâtres t'ont vue, qui mènent au printemps
Leurs moutons dans les alpages.

Pétrifiant sur les rocs des ondoiements glacés,
Source descendue de la ravine,
Ta petite tête virginale darde des regards féroces.
Seul sous ta mâchoire tremble une goutte de lune.

Te coulant hors des millénaires de la légende,
Chair de rêve, ornée d'écailles d'or,
Moitié femme et moitié dragon,
Tu viens de ce qui fut et qui n'existe pas encore.

Gardienne des parois des roches foudroyées,
Sans haine, sans pitié
Posant des questions obliques et bizarres,
Pour élever des monceaux de crânes dans le gouffre…

Les yeux pleurent humainement, mais brille comme ceux des fauves.
L'ombre émerge de la mort en une vie nouvelle.
Pour entraîner perfidement le voyageur à sa perte,
Toute rouge fleurit ta langue bifide.

[Șerpoaica, p. 162-163, en français par C. Borănescu-Lahovary]
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Adrian Maniu
Un jour, un beau jour viendra où l’on cherchera dans les contes d’autres significations que celles d’aventures évoquées au coin du feu. Les temps mythiques seront alors pesés avec le soin que les savants de nos jours mettent à examiner telle pierre marquée d’entailles sans âge, ou tel mot qui ressuscite à lui seul toute une civilisation.
(dans « Au sujet des contes de [Petre] Ispirescu », Bucarest, 20 mars 1923)
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Adrian Maniu
Élégie

Les bourgeons des premières étoiles s’étaient ouverts. Il était tard.
De l’horizon, les vagues venaient après d’autres vagues.
Le vent plein de sel échevelait l’automne.
Couleur de sang, les feuilles tombaient de l’arbre, ainsi que pleurs sur un cercueil…

C’est alors qu’ô poète, ton ombre chère m’est apparue
Toi qui avais chanté les leçons de l’amour,
Toi errant sur le rivage de l’illusion,
Toi poursuivi par la haine de ceux qui ne voulaient t’entendre.

Sous la fumée d’un feu brûlant les souches arrachées, des vignes
Là où s’entassent bergers et troupeaux
Tu parlais des dieux très beaux et presque nus
Dans une cité blanche et dorée…

Tes paroles raisonnaient comme le givre
Tombant des branches que la tourmente secoue
Tu leur racontais comment fleurissent les citronniers
Et comment les hommes croient que la sagesse peut s’apprendre…

Ton baiser, tu l’accordais à une servante maladroite
Qui sentait le fromage frais et la menthe noire,
Ton regard, tu l’ouvrais ensemble avec les bras vers la mer Noire,
Où sombraient les navires et passaient des cygnes sauvages.

De plus en plus, ta barbe s’embroussaillait et tes yeux
Parcouraient, de plus en plus ternes, la nature,
Même lorsque Neptune faisait retentir sa trompette et que, long et mince,
Le fouet de Jupiter cinglait l’infini.

Tes paupières se fermaient comme on ferme un cercueil,
Tes pas avançaient sans nul désir,
La sagesse de l’amour se dévoilait à toi dans la souffrance…
Les premières étoiles s’étaient levées, il était tard.

(traduit du roumain par Claude Sernet)
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Adrian Maniu
Littoral

L’odeur des algues dans l’écume du vent fougueux, avec ses ailes de vagues s’arrachant à l’éternité comme à une prairie sauvagement en fleurs, prête au ciel des reflets bleuâtres. Large, la poitrine se dilate, buvant – souffle ensoleillé – de la nacre liquide. De vivants souvenirs de corps frêle ont laissé sur les lèvres les traces salées de l’infini, de même que la fraîcheur des abricots en feu un visage bronzé de jeune fille.
Rapprochés des épaules aux talons, nous accélérons notre rythme, comme jadis, pour leur errance flottante deux enfants de Dieu, sur un bélier à toison d’or, avaient parcouru à la nage, selon la légende, la route du soleil – voyageur de rêve, le long de la mer Noire très bleue, là où se joignent les trois frontières : celle de l’eau, du rivage et du ciel. Une lisière de gravier, traîne ourlée sur l’enveloppe écrasée de maints êtres marins, c’est d’elle qu’est constitué le bizarre sentier de coquillages et de crabes desséchés dont, moulus et remoulus, le sable mesure l’éternité.
Si simplement, avec une sérénité prise de partout, c’est ici que la vie dissout ses signes dans l’immortalité.
Et c’est ainsi qu’à notre tour nous effacera la multitude des empreintes de pieds nus que laisse, sans les éparpiller, la course…
Nous nous hâtons vers le dernier coucher du soleil, piétinant de longs, d’immatériels tapis d’algues. De vastes ombres diaphanes, projetées devant nous, nous conduisent vers le non-être.
Partis à la recherche du saint péché, nous gardons dans la bouche une connaissance à goût de pomme, comme une lumière, du vieux coup de dent… injustement puni : l’amour. L’instant nous pousse toujours plus loin, et nous fait nous retrouver là où il ne saurait désormais y avoir, pour aucun être humain, même une trace de cette joie qui naît des souffrances. Nous serait-il donc donné d’aboutir à ce point tardif pour lequel le linceul des ténèbres enveloppe entièrement tout ce qui existe ? Alors la connaissance répandra un pollen d’étoiles filantes, recouvrant la contrée de l’âme, sur tous ces désirs éternels – âpres jeunesses parvenues au havre de l’obscurcissement.
Mais on pressent, précoce et proche, le jardin des anges dont les ailes furent avec leur consentement arrachées – verger situé très haut sur la crête, dans le limon. De là, descend caressante, l’annonce la plus suave, la promesse qui se fait chant pour l’ample enténèbrement.
C’est la caresse de la prochaine délivrance, dans les douces exaltations des pétunias et des belles-de-nuit, sur la falaise, qui bercent tendrement, au cœur de l’ombre, le déclin.

(Traduit du roumain par Claude Sernet)
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Chant de nuit au bord de la mer

Toutes les cloches sonnent qui sont au fond de la mer,
Toutes les lumières deviennent nuits dans le lointain,
L’obscurité met des ailes blanches aux vagues amères.

À l’écart, l’attente sent proche le cœur,
La pensée en fleur berce l’amour sous les paupières,
L’âme et les flots chantent au-dessus des mots.

Plus tard, la vieille éternité m’assaille et me submerge…
Couleur d’argent, l’infini s’installe,
Seul l’instant qui fuit demeure un rêve vivant.

Exhortant l’être, qui du limité se sépare,
Lui coupant le retour, pour qu’il aille plus loin,
Monte la douceur d’un temps de mourir.

(traduit du roumain par Claude Sernet, cf. l’original « Cîntec de noapte la mare », p. 204)
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Adrian Maniu
Lever de lune

J’étais sur un blanc rivage de la mer, que tu connaissais aussi, lorsque le soir envahit l’espace et les eaux. Les vagues, peu à peu avaient ralenti leur cadence de vers, cependant que les mouettes s’étaient perdues dans le ciel. Le chant du silence descendait de partout.
Et soudain, de l’horizon éteint, une grande flamme éclata, levant un gigantesque bouclier rouge et se mettant à progresser vers le rivage en un long sentier de sang. Sur la côte, parmi les dunes innombrables, des feux scintillaient. L’antique hibou des médailles grecques prononça l’appel des ténèbres.
La route s’était arrêtée près des ruines de la cité ; dans la nuit, l’odeur de la mer se mêlait au parfum des feuilles d’absinthe. Depuis un moment, la lune avait changé : elle paraissait d’or–pièce de monnaie usée du trésor des rêves fondus ensemble, faisant ruisseler comme une voie d’eau luisante sur des linceuls de soie, au-delà de la vie et de la mort.
C’était le même paysage qu’il y a deux mille ans avait vu, sans vouloir le retenir dans sa tristesse, le poète exilé de la Ville Lumière.
Mais dans le brassage de l’ombre, le passé vivait à nouveau ressuscitant des fantômes : une galère apportait des îles poteries émaillées amphores et idoles. Des tailleurs de pierre tiraient du marbre des troncs humains, des changeurs enfouissaient des urnes pleines d’argent. Des cavaliers parcouraient au galop le rivage élevé, chantant, bandant leurs arcs, envoyant des flèches à la lune pleine…
Le front ceint de couronnes fleuries, des vierges sont montées vers l’autel, tandis que les vieillards chancelants glorifiaient les futures vendanges.
Et la mer changeait sans cesse son visage en fleurs, en métaux, en neiges, tout comme aux nuits d’autrefois lorsque, en un moment pareil à celui-ci, la lune, d’abord de pourpre, ensuite de cire, avait réellement une âme de déesse que l’on honorait par des prières et des offrandes.

(traduit du roumain par Claude Sernet)
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Și luceafărul răsare,
Turma a pornit spre sat…
Lin luceafărul răsare,
Albăstrit de depărtare.
Liniște. A înnoptat.
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