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Citation de RChris


Antoine ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Sa résistance avait volé en éclat, il se sentait comme liquéfié, surtout il ne cessait de penser à sa nouvelle amante. À la brillance de son regard. À l'étincelle ment de ses cheveux, à l'harmonie parfaite de ses intonations, au ton malicieux de ses réparties, aux courbes parfaites de son corps. Il était subjugué. Il était euphorique. Pris dans un tourbillon d'émotions passionnées. Elle lui avait fait découvrir un nouvel univers sensoriel, où il s'était enivré de ses baisers, de ses caresses, du toucher de la texture parfaite de sa peau, du galbe de ses seins, de la musique ensorcelante de ses halètements. La moindre réminiscence de leurs étreintes faisait mollonter en lui un désir soudain et intense. Ses journées se déroulaient dans l'impatience juvénile de l'attente de leurs prochains rendez-vous. Il était envoûté. Il était amoureux. Frappé de ce syndrome qui écourte le sommeil, donne des vertiges, provoque de la tachycardie, rend les jambes cotonneuses et fait perdre le sens de l'orientation.
Jusque-là, Antoine s'était toujours interdit de se connecter trop intimement à ses émotions. Il s'en était touiours méfié. Les avait toujours tenues à une distance respectable. Parce qu'il n'avait jamais voulu prendre le risque de perdre le contrôle de lui-même. Il n'avait donc jamais été vraiment amoureux. Pas même lorsqu'adolescent il s'était galoché pour la première fois avec une très jolie jeune fille allemande rencontrée lors de son premier séjour linguistique oxfordien. Il avait toujours considéré l'état amoureux comme une maladie. Une pathologie. Un billet sans retour vers la souffrance, avec au bout du voyage, le plus souvent, la dépression. Il avait toujours refusé de s'engager sur cette voie-là.
Mais cette fois-ci il s'y était précipité, comme poussé, tiré, happé, aspiré par le magnétisme hors-norme de cette femme. Il était arrivé à ce point d'émotion où se rencontrent des sensations célestes, celles que donnent parfois les arts, et en l'espèce, les sentiments passionnés. Après sa première nuit avec Valentine, il avait eu l'impression que la vie était épuisée en lui, et qu'il marchait avec la crainte de tomber. La fameuse cristallisation de Stendhal, cette opération de l'esprit qui reprogramme instantanément les logiciels qui gèrent les connexions neuronales, l'avait frappé aussi durement que brutalement.
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