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Citation de Cannetille


Le silence entourait la judéité tout autant en Israël qu’aux États-Unis où se trouvaient la plupart des survivants. Le jeune État préférait les mythes fondateurs héroïques et les Américains voulaient eux aussi regarder vers l’avenir, pas derrière eux où s’agitaient les spectres effrayants de la guerre. On parlait, d’ailleurs de manière générale, d’Holocauste ou d’Extermination.
Le terme « Shoah » n’existait pas. C’est Claude Lanzmann qui l’employa, à la surprise de beaucoup de gens, en 1985, intitulant ainsi son célèbre documentaire. Gary fut un des premiers à faire entrer le thème de l’extermination des Juifs dans la littérature française. Avec Elie Wiesel, Anna Langfus, Piotr Rawicz. Sa voix est pourtant différente. Pas de larmes ou de demande de pitié, pas de chagrin ni de souffrance des victimes. Mais plutôt un rire bruyant, un humour sardonique, de la provocation cynique.
Il traitait l’humour comme une « façon habile de désamorcer le réel au moment même où il va vous tomber dessus ». Il lui devait ses « seuls instants véritables de triomphe sur l’adversité. » Il disait : « Le comique a une grande vertu : c’est un lieu sûr ou le sérieux peut se réfugier et survivre. » Ses personnages le pratiquaient. Lui beaucoup moins. Pourtant il reconnaissait sa capacité à vaincre le désespoir.
Il dit aussi : « C’est comme ça : vous marchez dans les villes allemandes – et aussi à Varsovie, à Łódź et ailleurs – et ça sent le Juif. Oui, les rues sont pleines de Juifs qui ne sont pas là. C’est une impression saisissante. » Les morts dominent les vivants.
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