« Les responsabilités et les objets m’encombrent. J’aspire à pouvoir tout quitter sur un coup de tête. Naviguer à vue sans conséquence pour personne d‘autre que moi. La précarité maitrisée n’a rien d’héroïque ni de douloureux et je préfère à l’occasion me serrer la ceinture plutôt que de dépendre de possessions. Et puis, en m’affranchissant du matériel, j’apprends à accepter la mort. Alors je n’ai aucune care de fidélité, dans aucun magasin. Libre et intraçable. Que j’achète des substituts de repas, du Nutella, de l’alcool ou des préservatifs nervurés qui brillent dans la nuit : impossible à traquer. On peut par contre connaître le détail de ce que j’ai lu et écouté ces cinq dernières années via différents réseaux sociaux constamment mis à jour (la cohérence aussi est encombrante). » Page 23