Alain Austini

Je suis tombée par hasard sur cet album. Un petit tour dans la jungle ? Allez, pourquoi pas, un peu d’air frais ne peut que faire du bien ! Enfin… ce n’est peut-être pas ce que nous raconterons le capitaine de bateau, Sergeï Wladi, punk déjanté, et son second, Ralph, lorsqu’ils embarquent à bord du Buffalo Grace pour aller remettre un paquet au chef d’une expédition scientifique, un certain Pendorf…



On navigue à bord d’un raffiot, on traverse la jungle, on rencontre des sauvages… c’est complètement déjanté mais quel plaisir de lecture !
Lien : https://promenadesculturelle..

Rwanda 1994 est une bande dessinée qu'on pourrait qualifier de pédagogique , elle permet de bien comprendre la source du conflit entre les Tutsi et les Hutu. Ce qui est déjà pas mal pour ceux comme moi qui s'emmêle vite les pinceaux avec les tribus africaines.



Cette histoire met en scène tous les problèmes qui ont découlé de ce conflit, mais aussi ceux qui ont précédés. Tout y passe : viols, massacres à la machette, appels à la haine et au meurtre, mystification de l'appartenance tribale, le choléra, la faim, viols d'enfants… Sans oublier le rôle peu glorieux de l'armée française et l'utilisation de nos formidables médias pour glorifier cette formidable institution.



Rwanda 1994 peut être un bon début pour comprendre cette guerre, mais pas une mine non plus. Les pages "historiques" à la fin encouragent d'ailleurs à aller plus loin.

Noir, c’est noir

Il s’en passe de belles, dans ce bois proche de Paris. Des SDF sont transformés en barbecue, un homme creuse obstinément un tunnel (mais dans quel but ?), un flic enquête tout en servant de nounou à un vieux con de flic paralysé qui vit dans le passé.

Noir, c’est noir et il n’y a pas d’espoir dans cet album en noir et blanc, au trait rugueux.

Tout est sale, et la neige qui tombe sous un ciel lugubre n’apporte guère de lumière.

Une BD bien construite mais étouffante, à ne pas lire un soir de déprime.

Il y a le génocide et les récits du génocide. Contester ces derniers ne revient pas à remettre en question le premier. Le récit de Cécile Grenier est constitué d'une succession de petites scènes, de bribes, d'éléments qui s'empilent pour montrer l'horreur. Impossible de se figurer l'horreur, cela dit. Même avec des dessins ou des mots, ou des photos. Même les films rendent peu compte d'un million de morts sur une population de 7,5 millions.



Le récit fait suivre les pas d'une tutsi qui cherche un abri pour elle et ses enfants. Il se lit souvent l'estomac au bord des lèvres, pour peu que l'on ait un tantinet d'imagination. Le caractère chaotique du scénario pose parfois quelque problème. Cela part un peu dans tous les sens. L'idée, on le comprend aisément, est de montrer les éléments constitutifs d'un génocide. Le matraquage radio, l'emballement, les leaders qui exhortent, la déresponsabilisation, le viol comme arme de génocide, etc. Y compris le rôle (encore sujet à débat) de l'armée française. Pensons à Bisesero.



Le dossier de 4 pages en fin de volume est plus intéressant (même s'il n'est pas dépourvu de parti pris) que le tome lui-même. On évoque la lourde responsabilité de la Belgique qui a favorisé la stratification de la société rwandaise, traditionnellement mélangée. En favorisant les tutsis parce que leurs traits étaient moins négroïdes, la Belgique a posé les bases d'une opposition, d'une ségrégation qui culmine en 1994.



A mon avis, on peut rendre compte du génocide sans assigner les responsabilités. Juste pour honorer les morts et tout faire pour que cela ne se reproduise plus (sans trop y croire, d'ailleurs). Et se rejeter mutuellement la faute, cela ne conduit à rien. Tourner la page sans oublier. C'est sans doute très compliqué. Alors quoi? En parler.



La BD manque d'ambition à mon avis. Prendre une perspective plus large. Prendre de la hauteur. De la distance. Revenir à la colonisation belge, à la mainmise des multinationales, à l'inaction des gouvernements occidentaux face aux signes avant-coureurs, à la propagande. Et ainsi faire un récit ambivalent, qui ne cherche pas à culpabiliser ou à venger, mais à comprendre et à panser les plaies. C'est ce que j'aurais aimé lire.

Tragique BD qui présente le processus de mise à mort des tutsi du Rwanda pendant les trois mois du génocide, en 1994, à travers tout le pays.

A ne pas mettre entre toutes les mains en raison des images parfois violentes. La mort n'est ni cachée, ni implicite. Elle est là, crue, presque à toutes les pages. Plus de cent manières de mettre à mort un tutsi avaient été recensées.



On voit l'engrenage de la violence, les incitations au massacre qui poussent les hutu à agir sans réfléchir, les récompenses parfois proposées à celui ou ceux qui trouveront un dignitaire tutsi qu se cache...



L'intérêt de cette BD réside aussi dans son paratexte. D'une part, l'avant propos retrace les motivations de l'auteur, son parcours au Rwanda, ses recherches pour la construction de ce récit.

D'autre part, à la fin, un rappel historique, politique et ethnique de la situation du pays, et les antécédents d'un massacre commencé à la fin des années 50.



Ce génocide, beaucoup, dans les ambassades étrangères au Rwanda l'avaient vu venir, mais il est plus facile de se voiler la face que de prendre position.

Les couvertures sont superbes. L'histoire est creuse. Que faut-il privilégier ?...

En effet, les personnages ne sont pas assez travaillés au niveau de leur personnalité. Tout semble centré sur l'action pure.



La narration est souvent bavarde. Les auteurs veulent donner un effet sur le dessin d'où l'audace de certaines cases. Il y a de bonnes trouvailles. Néanmoins, elles ne me semblent pas créer une espèce d'harmonie autour de l'histoire plutôt conventionnelle d'ailleurs.



On a dit que cette série avait donné un nouveau souffle à l'héroïc fantasy. Tant mieux s'il y a des gens pour le croire. Personnellement, je ne vois pas comment. Je pense que Le Grand Pouvoir du Chninkel ou encore Légendes des Contrées Oubliées sans oublier La Quête de l'Oiseau du Temps ont beaucoup mieux contribué à son développement.



Bien sûr, l'auteur Qwak a fini par émerger avec notamment Lola Cordova et plus récemment son film d'animation Chasseurs de dragons.

Le soleil des loups (1) - Arthur Qwak – Gilles Gonnort et Ralph



C’est l’histoire d’un jeune garçon ou autre chose, il a une queue comme celle d’un renard, dans un monde un peu étrange d’il y a longtemps ou qui sera dans longtemps. Dabriel, c’est son nom, se retrouve choisi ou désigné par un vieux « mage » pour lui succéder. Et lui qui allait simplement chercher des herbes chez Aïfa, « l’herboriste » se retrouve embarqué dans une aventure ou peut-être une mésaventure...



Bande dessinée d’ Héroïc-fantasy dont j’ai beaucoup aimé les dessins. Le monde dans lequel se déroule l’histoire est étrange. j’ai bien aimé l’histoire où se mêle, le rêve, l’aventure et aussi l’humour.

Je vais essayer de trouver les autres tomes pour savoir ce que devient la quête de Dabriel.

Après une longue enquête sur le génocide rwandais de 1994, la journaliste Cécile Grenier témoigne à travers cette bande-dessinée scénarisée par Ralph et dessinée par Pat Masioni.

Cécile Grenier est journaliste. A partir de son enquête, elle a fait appel à Ralph (scénariste BD) pour mettre en place cette BD. Ils ont cherché un dessinateur et sont tombés sur Pat Masioni qui les accompagne sur cette BD.

Au début de "Rwanda 1994 - Descente en enfer", l'avion des présidents du Rwanda et du Burundi, qui revenaient d'Arusha pour des accords de paix, est abattu près de Kigali, la capitale du Rwanda.

A partir de cet évènement commence le génocide tutsi. Le Rwanda est composé à 80 % de Hutus, et 20% de Tutsi pour une population de 7,5 millions d'habitants avant le génocide.

Jacques Delorme est fiancé avec une tutsie et vit avec elle et sa sœur Mathilde et ses 3 enfants. Les militaires français ont pour consigne de n'embarquer aucun rwandais et refusent d'évacuer Jacques avec sa famille. Pourtant les massacres ont commencé. Finalement, des militaires acceptent de les prendre, mais Mathilde, sa fille Marie et son fils Paul n'ont pas le temps de monter et restent derrière.

A partir de là commence un long combat pour rester en vie.

L'histoire st passionnante. Le génocide est décrit avec toutes ses atrocités. Et le rôle de l'armée française est dénoncé. (mais j'en reparlerai dans mon commentaire du tome 2).

Une BD historique, à lire si vous ne connaissez pas ce drame. Lisez aussi (entre autres) les livres de Jean Hatzfeld : dans le nus de la vie, une saison de machettes et le stratégie des antilopes.

NB : Ce tome comprend une introduction où Cécile Grenier explique son histoire, ses enquêtes et comment est née cette BD ainsi qu'un très bon dossier rappelant l'histoire du Rwanda et les évènements de 1994.

Le tome 2 de Rwanda 1994 paraît 3 ans après le premier. Alain Austini a remplacé Ralph au scénario. A l’issue de la lecture de ce livre, j’ai passé 5 jours à navigué sur le net pour essayer d’avoir des éléments d’où les nombreux liens que je joins à ma critique, si elle peut aider le lecteur à se forger une opinion.

L’histoire reprend où on l’avait laissé il y a 3 ans : Mathilde est aux mains des hutus, « protégée » par un hutu qui considère qu’elle est sa propriété. Alors qu’elle croit que Paul est mort, Paul a réussi à rejoindre d’autres enfants et tente de survivre.

Ce qui interpelle vraiment dans ce second tome est le rôle de l’armée française dans le génocide et son implication directe. Ce qui cause une énorme polémique de France, les hommes politiques de l’époque et les militaires jurant que cela et faux, les témoignages rapportés par plusieurs journalistes ou chercheurs).

Pour cela on regardera

La vidéo de Cécile Grenier proposé sur le site de Babélio

L’exposé (à charge) de Raphaél Doridant me semble le plus complet :

http://www.dailymotion.com/video/xl4rga_raphael-doridant-le-role-de-la-france-dans-le-genocide-des-tutsi_news?ralg=meta2-only#from=embed-playreloff-1

A décharge, on peut lire le commentaire de Hubert Védrine sur la politique de la France au Rwanda du président Miterrand.



De plus, en fin d’album, Cécile Grenier présente une vision idyllique de la présidence de Paul Kagamé au Rwanda. Je pense qu’une certaine retenue est de mise cependant.



Sinon, on pourra consulter les carnets de notes de Cécile Grenier qui sont à l’origine de la BD :

http://fr.scribd.com/doc/19923941/Cecile-Grenier-Carnets

mais également lire une critique négative de la BD sur :

http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=7966



Enfin, il semble que les tensions sont toujours vives entre les 2 communautés, notamment celles de l’étranger. Et on voit apparaitre un certain révisionnisme concernant le génocide. Je prendrai l’exemple du livre « Tu leur diras que tu es hutue » de Pauline Kayitare et les commentaires qu’on trouve sur Babélio (!) de 2 personnes qui n’ont commenté que ce livre, et qui ne se sont inscrits sur Babélio que pour dénigrer ce livre et cette auteure.

http://www.babelio.com/livres/Kayitare-Tu-leur-diras-que-tu-es-Hutue-/251665



Pour terminer sur la BD, je pense qu’elle intéressera tous les lecteurs et les amènera à chercher à en savoir davantage.

Très déçu. C'est pourtant un vrai projet. On sent que l'autrice, le scénariste et le dessinateur se sont énormément impliqués dans ce récit - témoignage - fiction basée sur des faits réels.



Mais l'histoire, pleine d'ellipses, n'est pas simple à suivre. Il y a parfois de gros bugs dans le dessins (une tête trop grosse, un personnage qui ne ressemble pas à lui-même, ...). Le pire, c'est l'image de l'avion résidentiel dès la seconde page : énorme erreur de perspective ou d'échelle.



Et pas facile de comprendre qui fait quoi, ni même qui est qui dans l'histoire : FPR, Tutsi, Hutu, armée rwandaise, .... Je sais que la situation était confuse en 1994, mais cette BD ne semble qu'ajouter du flou...

Dans un bois une personne brûle des marginaux qui vivent dans cette petite forêt. Parmi ces personnes on retrouve un espagnol père de famille qui creuse avec un compère un tunnel pour accéder à une propriété privée.

Le scénario n'est pas extraordinaire mais on peut s'arrêter sur certaines planches qui sont plutôt réussies.

Cette série en deux volumes retrace le génocide rwandais qui s’est déroulé en 1994. A travers le parcours d’une famille, nous plongeons dans les atrocités qui ont secoué ce pays. Le scénario très bien structuré et très prenant. En ce qui concerne les dessins, que se soit ceux de Ralph, soit ceux Austini, ils sont très beaux. Il est à noté qu’ils ont réussi à aborder le thème sans pour autant tomber dans le sanglant à chaque planche ; tout est en retenu ! A lire pour découvrir l’Histoire du Rwanda (et dans une moindre mesure, la "retenue" des pays occidentaux).

Un policier suit une affaire de SDF retrouvés brûlés dans un bois. A l'occasion de cette enquête, on découvre plusieurs personnages dans ce bois. D'eux d'entre eux sont en train de creuser un tunnel pour aboutir dans une propriété voisine. Si le dessin est magnifique, le scénario m'a beaucoup déçue. Pas de lien entre les différents personnages. Il aurait pu y avoir une BD pour chacune des histoires, ça aurait été beaucoup mieux.

Nous irons tous au bois est une bande dessinée qui révèle un talent et en confirme d’autres. Qui prouve aussi s’il le fallait qu’une collaboration entre auteurs aux expériences différentes peut fonctionner.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..