Qu'il n'aurait pas aimé cette page de sa mère, qu'elle ne l'aurait pas écrite s'il était vivant. Mais pour moi Tommy vivait encore, il m'avait accompagné lors des repérages, il renaissait sous mes yeux, et je respectais sa pudeur et son orgueil. Ce genre de précaution est une limite à mon art, peut-être, mais l'art n'est rien que de l'art, une petite chose utile mais somme toute anodine, un reflet dérisoire des beautés, des larmes et du sang du réel, et je ne suis pas disposé, pour me faire valoir, à lui sacrifier des secrets brûlants.