Les lumières scintillantes de Toronto, malgré leur éclat, ne parvenaient pas à réchauffer le cœur de cet homme, accablé par le poids de sa douleur. Errant sans but, sous la giboulée, les yeux hagards embués de larmes, il avait l'impression que le destin lui avait volé son rêve. Il se comparaît à un arbre dont les racines étaient submergées, tout comme il l'était par le chagrin du récent décès de son père, les funérailles ayant eu lieu quelques heures plus tôt. À cet instant précis, Jonathan se sentait très loin de sa réalité familiale, plongeant profondément dans les souvenirs chéris de son enfance, lorsque sa relation avec son père se trouvait à son apogée. Jacques était son modèle et il était prêt à tout pour gagner son approbation. C'est alors qu'un moment tendre surgit dans sa mémoire. Tôt le matin ...
Quand il s’aperçut qu’il était enfin seul, il s’élança sur son lit et… il rata sa cible. Sa tête frappa le coin de la table de chevet et il s’écroula au sol de tout son poids. Malgré la situation des plus singulières, il s’endormit aussitôt, allongé sur le tapis qui absorbait les gouttes de sang coulant lentement de sa blessure. Vers midi, il se réveilla avec un mal de tête à fendre l’âme ainsi qu’une splendide coupure au-dessus de l’arcade sourcilière gauche. Il avait le front barbouillé de sang et il avait surtout fort mauvaise mine. Il se traîna péniblement jusqu’à la cuisine où il rangeait ses comprimés. Il en prit quatre alors que la dose maximale recommandée était de deux. Il espérait atténuer la douleur qui était devenue insupportable. Il rebroussa chemin en allant vers sa chambre quand soudain…