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Critiques de Alain Cresciucci (6)
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Le cinéma de Sam Peckinpah

J'avais une vision biaisée de Peckinpah. Elle tenait à une phrase: « Le vrai pacifisme est la plus belle forme d'humanité. Mais si un homme vous coupe une main, vous n'allez pas lui tendre l'autre. du moins pas si vous voulez continuer à jouer du piano. », à des scènes de films -Dustin Hoffman et son fusil, ou le massacre final dans La Horde sauvage-, et à ses frasques liées aux abus d'alcool et de stupéfiants.

L'ouvrage d'Alain Cresciucci dresse plutôt le portrait d'un homme très tôt déconsidéré, dépossédé de son travail par les studios, investi corps et âme dans le tournage de ses films , films ensuite massacrés au montage, car il n'avait pas le final cut.



Dans le cinéma de Sam Peckinpah, publié aux éditions LettMotif l'auteur analyse de manière très précise, décortique même, les quatorze longs-métrages du cinéaste, westerns inscrits dans une Conquête de l'Ouest finissante (Coups de feu dans la Sierra, Major Dundee, Un nommé Cable Hogue…), succès publics comme The Getaway avec le légendaire couple McQueen/MacGraw,, les ancre dans la vie personnelle du cinéaste, dans son passé et dans ses obsessions. le lecteur saisit l'ampleur de l'injustice subie par le réalisateur et le nombre de bouleversements qu'il a apportés au cinéma, avec ses westerns , sa manière novatrice de filmer le Mexique dans Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia, ou dans La Horde sauvage, la montée de la violence , les fusillades, la guerre (Croix de fer), l'utilisation des ralentis… La lecture de cet ouvrage a été le prétexte à visionner de nouveau quelques films, et de découvrir Junior Bonner, le dernier bagarreur , que je n'avais jamais vu.



Sam Peckinpah, « Bloody Sam », est un réalisateur excessif, trop souvent caricaturé, ou affublé de caractéristiques lapidaires, dont le parcours m'a fait penser à celui du mal-aimé Michael Cimino, qui avait déclaré : « Moi, on m'a collé toutes les étiquettes. J'ai été traité d'homophobe pour le Canardeur, de fasciste pour Voyage au bout de l'enfer, de raciste pour L'Année du dragon, de marxiste pour La Porte du paradis et de violent pour La Maison des otages… »

Je remercie les éditions LettMotif pour l'envoi de cet ouvrage et du catalogue pousse au crime, notamment la Collection « Darkness, censure & cinéma » (Religion, politique, sexualité…), reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.

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Le cinéma de Sam Peckinpah

Ce livre précis et documenté analyse longuement les long-métrages (et quelques épisodes de séries télé et téléfilms) de celui qu'on aime à surnommer "Bloody Sam". Lorsque ce-dernier débute, le western a déjà fait son temps au cinéma, du moins en Amérique. Le salut provisoire viendra d'Italie et nul doute qu'avec "La Horde sauvage", le Sam s'est inscrit dans un courant violent et destructeur des mythes américains. C'est une partie du propos de l'auteur qui inscrit d'abord le réalisateur dans son environnement familial, ce qui explique son attachement à la famille, la religion et la vie des hommes simples de l'Ouest.

Après un premier film impersonnel, "New Mexico", notre cinéaste tourne son chef d'œuvre, "Coups de feu dans la Sierra", un film testament sur l'Ouest dans lequel les cow-boys laissent la place aux businessmen en costard / chapeau melon et où les automobiles remplacent les chevaux. Les pistoleros, eux, sont déjà du passé: héros 20 ans plus tôt et à présent complètement anachroniques.

Une constante des westerns de Sam: l'Ouest est conquis, le temps des pionniers révolu. Ses westerns ne se situent pas à la grande époque de la ruée vers l'or mais bien dans les premières années du XXème siècle, juste avant la Première Guerre Mondiale. Les bandits de grand chemin tirent leurs dernières cartouches ("La Horde sauvage" et son fameux "on y va? – pourquoi pas"), Pat Garrett est abattu par ses anciens amis longtemps après qu'il ait lui-même tué le Kid, le prospecteur d'eau de "Un nommé Cable Hogue" meurt écrasé par une voiture symbole évident du progrès en marche… De manière similaire, durant les seventies, lorsque le western a définitivement tiré sa révérence, le Sam ira vers l'aventure et le polar. Mais il reprendra cependant de nombreux éléments de l'Ouest dans ses "westerns modernes" comme le décontracté "Le convoi" et les nihilistes "Bring me the head of Alfred Garcia" ou "Getaway".

L'auteur revient sur tous ces films, longuement, et étaie son propos par des citations tirées des dialogues qui donnent envie de les revoir suite à cette éclairage pertinent. D'ailleurs attention! Les films sont explicités quasiment de la première à la dernière image donc prudence pour ceux qui ne les auraient pas déjà visionnés. Spoiler Alert comme on dit aujourd'hui!

L'analyse est double: d'une part plus technique, davantage destinée aux accros du cinéma (composition des plans, mise en scène, cadrage, etc.) et d'autre part plus contextualisée: réception des films (souvent hostile, la reconnaissance critique viendra plus tard pour la majorité d'entre eux), petites histoires du tournage, lutte avec les studios, etc.

Car celui qui est intronisé "héritier de John Ford" au début des sixties percute rapidement contre les diktats des studios. Son intransigeance (et ses abus d'alcool et de coke) mettent à mal sa carrière. A la quasi exception de la "Horde Sauvage" ("un film mien à 96%" disait le Sam), ses métrages vont être modifiés, remontés, censurés, tronçonnés ("Cable Hogue", "Major Dundee", "Pat Garrett",…). Lorsque différentes versions existent l'auteur les compare, prenant le meilleur et le pire de ces montages alternatifs. Car, c'est tout à son honneur, l'auteur remet certes les pendules à l'heure mais n'accable pas uniquement les studios. Il pointe aussi le côté têtu de Sam, son refus du compromis, ses tournages entamés sans scénario définitif, ses excès d'alcool et de drogues qui entrainent des conflits, etc. Bref, il parle du réalisateur / auteur et de sa lutte pour imposer ses idées sans manichéisme ou angélisme.

En 300 pages l'auteur livre donc un bel ouvrage. Entre biographie et analyse critique, il retrace le parcours de Sam Peckinpah de manière chronologique et capture une carrière (et une vie) finalement assez courte mais riche en œuvres marquantes.

Enrichi de photos (petites mais bien choisies), dense et érudit sans tomber dans le prêchi-prêcha pédant, voici un ouvrage très abordable et intéressant pour tous les amateurs de cinéma américain en général et de westerns en particulier.


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Le cinéma de Sam Peckinpah

Ce petit livre (du moins en apparence) retrace la vie et l’œuvre du réalisateur Sam Peckinpah qui est à l'origine de plusieurs grands films, notamment dans les domaines du western, mais pas que.

Je dis en apparence, car même s'il fait moins de 300 pages, le livre est très dense et contient pas mal d'informations.

L'auteur, M. Cresciucci, a fait le choix d'aborder dans son livre, la vie de S. Peckinpah de manière chronologique, c'est un choix comme un autre.



Il commence tout d’abord de manière très rapide, sur le contexte familial et aborde le milieu dans lequel a vécu S. Peckinpah, ce qui n'est pas anodin puisque cela permettra de mieux éclairer certains choix effectués dans ses films, son rapport aux femmes, aux principes moraux et l’omniprésence de la religion.



Puis, M. Cresciucci, s'attarde un peu plus sur le début de carrière de S. Peckinpah à l'époque où il n'était qu'un inconnu prometteur, et qu'il travaillait surtout comme scénariste ou réalisateur d'épisodes de séries.

Cette partie sur cet aspect de sa vie est sûrement pour beaucoup ce qu'on en connaît le moins et paradoxalement à mon avis la partie la moins intéressante du livre.

M. Cresciucci, lui-même n'a pas l'air vraiment passionné par cette période, et n'offre qu'une analyse minimale préférant plutôt décrire les différentes œuvres ...



Puis, vient ensuite le cœur du livre, où M. Cresciucci va nous offrir une analyse fine de chacun des films réalisés par S. Peckinpah, en analysant ses choix, en termes de scénario, de références et de techniques de réalisations

C'est aussi un moyen d'aborder les difficultés rencontrées au cours de chaque tournage, avec les acteurs, les producteurs et les studios. Ces deux derniers ayant eu un rôle non-négligeable sur la forme finale qu'a pris ses films, La Horde Sauvage et d'autres auraient été sûrement différents si Sam avait été complétement aux commandes. C'est parfaitement expliqué dans l'ouvrage.





S. Peckinpah, y apparaît comme un homme compliqué, perpétuellement en conflit, avec pas mal de problèmes personnels, mais visionnaire non pas en termes de techniques ou de scénarios, mais dans la manière de combiner les techniques, et de filmer. Il fut un pionnier dans plusieurs domaines, mais irrémédiablement à classer dans la catégorie des réalisateurs maudits avec Michael Cimino.

Cette partie est la plus intéressante du livre et M. Cresciucci propose une analyse intéressante avec une passion qui transparaît ici au fil des pages. C’était très intéressant.





Quelques points à noter :

- M. Cresciucci dévoile intégralement les intrigues, mais aussi les épilogues, avec tous les fils de l'intrigue des films qu'il analyse... Donc le livre contient que des spoilers. Si des futurs lecteurs ne connaissent pas l’intégralité de l’œuvre de S. Peckinpah, ils risquent d'être ennuyés par ce point.

- Pour apprécier pleinement, il faut connaître un peu le vocabulaire et les techniques du cinéma.

- Il y a beaucoup de références à d'autres films et réalisateurs, il vaut mieux avoir une petite culture cinématographique, notamment dans le domaine des westerns (mais pas que) pour mieux apprécier l'ouvrage. Il y a par exemple pas mal d’allusion à Monte Hellman

- les images sont petites, mais c'est le format de l'éditeur qui veut ça aussi



mais ce fut une très bonne lecture.



Merci aux éditions Lettmotif et à Babélio pour cette découverte.



Le catalogue envoyé avec le colis, m'a permis de repérer quelques livres intéressants pour des prochaines découvertes !
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Antoine Blondin

Antoine Blondin, né le 11 avril 1922 à Paris et mort le 7 juin 1991 à Paris, fils d'une poétesse et d’un correcteur d’imprimerie, lui-même écrivain raté, est un brillant sujet à l'école, qui collectionne prix et récompenses. Sous l'Occupation, il est envoyé en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire (STO), ce qui lui inspire son premier ouvrage, « L'Europe buissonnière ». Le livre obtient le Prix des Deux Magots. D'autres romans suivent (« Les Enfants du bon Dieu », « L'Humeur vagabonde », « Un singe en hiver » qui sera adapté au cinéma et « Monsieur Jadis »). Avec Roger Nimier, Jacques Laurent et Michel Déon, il fait partie du mouvement littéraire des Hussards. Egalement journaliste sportif, il est l'auteur de nombreux articles (plus de mille) parus notamment dans le journal L'Équipe. Il suit vingt-sept éditions du Tour de France et sept Jeux olympiques. Buvant souvent plus que de raison, il a marqué le quartier de Saint-Germain-des-Prés de ses frasques, jouant à la « corrida » avec les voitures, multipliant les visites dans les bars et collectionnant les arrestations.

Ce livre, pavé de 533 pages, est une biographie particulièrement fouillée de la vie et de l'oeuvre de Blondin. Le ton et le style en est assez lourdement universitaire avec tout ce que cela comporte de précision et de minutie (le corpuscule de notes représente à lui seul plus de cinquante pages en petits caractères), mais aussi de manque de fantaisie et de lourdeur amenant une lecture un peu laborieuse. Grand spécialiste de l'auto-fiction, ce genre littéraire reposant sur le témoignage d'une vie rêvée, transcendée et devenue légendaire, Blondin a plus laissé de questions et de zones d'ombre que de certitudes sur sa vie. L'auteur a cherché à s'éloigner de la mythologie, de la notoriété douteuse de l'alcoolique, franc compagnon et bagarreur notable, pour s'attacher au personnage mélancolique et désabusé ayant toutes les peines du monde à écrire et à produire une œuvre littéraire importante. Intéressant pour qui aime encore cet auteur malheureusement déjà un peu oublié de nos jours.
Lien : http://lemammouthmatue.skyne..
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Jacques Laurent à l'oeuvre : Itinéraire d'un en..

Jacques Laurent fut journaliste, romancier, essayiste, cinéaste... ; il publia sous divers pseudonymes, dont Cecil Saint Laurent. Militant royaliste dans sa jeunesse, il fut classé intellectuel de droite.

Ecrivain prolifique, Prix Goncourt, membre de l'Académie Française, il n'en esti pas moins oublié de nos jours. Pourtant, comme l'écrit Alain Cresciucchi : "Jacques Laurent est certainement un des rares romanciers dont personne ne se vante d’avoir lu les œuvres complètes. Sa production est impressionnante. »

"Pourquoi cet oubli ? Parce qu’il était qualifié d’ « écrivain de droite ». Pourquoi ? Parce qu’il avait un passé de fonctionnaire de Vichy et qu’il avait été pro Algérie française… Des crimes impardonnables pour la bien-pensance, qui, quand ça l’arrange, confond l’homme et l’œuvre pour rejeter commodément cette dernière, fût-elle d’importance."

Ce livre est intéressant sur le plan historique : Guerre de 39-40, Vichy, "Evènement d'Algérie"... néanmoins sa lecture m'a ennuyée, peut-être parce que je l'ai trouvé trop confus.
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Lire Philippe Muray : Essais

Décortiquant sans déconstruire, les auteurs procèdent à un véritable balayage, par thématiques, de l’écriture de Muray. L’assise théorique qui anime sa plume reste digne d’intérêt, nous disent-ils, mais l’essentiel ne réside pas là.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..
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