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Citation de Danieljean


Ses premières confidences concernent sa vie sexuelle, apparemment libre, épanouie, et pourtant au fond inhibée : "L'amour avec moi peut sembler parfait, pourtant ce n'est qu'un jeu éludant l'essentiel et tout au fond de moi quelque chose reste emprisonné." Viennent ensuite ses désirs d'écriture, cette conviction qu'elle a d'être un écrivain dans l'âme, et cette aspiration à mûrir, à "se sentir enfin adulte et capable d'assister à son tour d'autres créatures de cette terre... c'est cela qui importe finalement." Cette aspiration sera comblée à Westerbork. En attendant, Etty s'analyse, essaie de se comprendre et de mettre un peu d'ordre dans ses pensées. Elle cherche en particulier à élucider cette haine des Allemands qu'elle ressent et se reproche.

Concernant l'intensité et le désordre de ses désirs, elle relève à moment donné une évolution. Au lieu d'un désir possessif, douloureux, insatisfait : "J'aurais voulu manger les fleurs, me gaver de beauté" , elle dit éprouver soudain devant la beauté une jouissance aussi intense, mais détachée. "Cette rage de possession vient de me quitter... et désormais libre, tout m'appartient." En même temps viennent ses premières déclarations d'amour à la vie, telle qu'elle est, et passe : " Aujourd'hui, je vis pleinement, la vie vaut d'être vécue et si j'apprenais que je dois mourir demain, je dirais : dommage, mais je ne regrette rien." Toutefois, ces moments de plénitude alternent avec d'autres plus agités, dépressifs, dont la cause n'est pas qu'interne. Autour d'elle, l'étau nazi se resserre, et la déportation, la mort, entrent dans son quotidien sous diverses formes. C'est ainsi qu'elle évoque les maîtres qu'elle a connus et qui ont disparu dans la tourmente. Bonger en particulier avec qui elle a affectueusement conversé quelques heures avant son suicide. Elle énumère : "Arrestations, terreur, camp de concentration, des pères, des soeurs, des frères arrachés arbitrairement à leurs proches... Tout semble si menaçant, si funeste." Et puis il y a les mille petites vexations que les Juifs subissent au quotidien.
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