C'est à mon avis une idée fort louable à la base que d'écrire sur les camps communistes en Roumanie grâce à des témoignages recueillis. Plusieurs problèmes se sont posés pour moi à la lecture. Ce n'est pas une autobiographie de Goma, qui n'est pas passé par le camp de Pitești. L'intention de retranscrire le langage, y compris dans sa vulgarité contagieuse, des tortionnaires est recevable, néanmoins il manque assez cruellement une voix pour penser ces tortures, ce que j'attendrais de l'auteur, faute de quoi tout cela ressemble juste à certains films d'horreur à la violence gratuite du style "La Colline a des yeux", qui m'en a inspirés, des soupirs. D'autre part, le fait de traiter l'histoire, puisqu'il s'agit tout de même de cela, de la prison de Pitești par la fiction trouble fortement le message. De mon point de vue, cette histoire ne m'est pas assez connue, les sources sont trop peu accessibles pour que je la fasse moi-même et, inévitablement, dans un roman, on se demande ce qui est vrai et ce qui est inventé, ce qui dessert fortement le message, de sorte qu'il n'en reste malheureusement qu'un brouillon assez informe. La typographie désastreuse (les diacritiques roumains sont massacrés) n'aide pas. Au départ, on veut faire du vrai avec du faux, on finit par faire du faux avec du vrai.
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