Indolence et fatalisme doux
D’où je m’ennuie
En inertie, en nonchalance
Comme bœuf au joug repose .
Oxydation, ma vie se rouille
Tel un métal gris, vendu pour une alliance.
Fadeur et fatalisme confondus.
Est arrivée l’heure de m’éteindre
Une fois les chagrins triés, étrillés
Simplement dire « je ne puis rester «
Éboulement de mots qui dégringolent
Estampe de riens, buée de larmes
Inavouable plénitude dans le malaise
Si triste et désarmé, désormais
Devant ces envies non vécues
Je n’aurai fait que passer, qu’y penser.
Fantôme de la vie, mioche songeur aux étoiles
S’imaginant blotti dans les bras d’un père
La belle affaire … Mon père ce zéro …. Alain fini
Cassé et meurtri sans recours,
Des éclats de rêve fiché dans la poitrine.
Je ne suis plus que le reflet
De vos pires pensées
Garçon vieilli dépassé par le malheur
Inconsolable d’infecte nostalgie
S’ébrouant comme chien bâtard
Dans la fragilité du désordre.
Daniel Darc
Daniel , je t'avais rêvé comme mon double inversé, une œuvre au noir , foudroyé par les excès. Bien sûr , et pour être juste, tu épousais la pure incarnation du cliché rock, sa dépression ontologique, et quand bien même si je m'y retrouvais un peu
D'une timidité intimidante, en bon phobique social, tu oscillais , puis vacillais, écartelé entre lla sauvagerie primale et le plus raffiné des dandysmes, te consumant comme un filament, qui nous laissait entrevoir un bref instant la l faible lumière d'une rédemption avant de t'éteindre , court- circuité .......
Sur l’écran de mon visage
Strié de zébrures
La séance est permanente
Tarif réduit
Réduit aux sanglots
Cà pleure, çà pleure
A toute heure
Cà chiale
Çà m’est égal
Cassé
Dans le fracas
Je me débats
Passé inaperçu
D’envie verlan à pas très …
Ad Patres
Je fantasme la sidération
D’une robe qui tombe sur le sol
Comme le sommeil sur mes épaules
Je m’aventure
Au pays des cambrures
J’ai l’estomac dans les talons aiguilles
Dans des postures
Qui émoustillent
Je développe
Des clichés
Interlopes
Des instants tannés
Non , pas comme çà
Non , tournes toi
Tourne autour de moi
De ma peine
Hisse
Hisse le mât
Ma tristesse est un drap peu pirate
Ou s’enroule le corsaire de ta chatte
L’ile mystérieuse de l’acrobate
Ou sans filet, sans filou
Je te mâte
Je pleure des larmes de sperme
Jamais ma trique n’sra en berne
Sans cesse faire l’école buissonnière
Dans ton buisson, dans ta clairière
Et toujours m’envoyer en l’air
Pour ne plus retomber par terre
" She speaks like silence" Karen Dalton (extrait )
J'aurai rêvé de la rencontrer ma petite sœur de miséricorde. Désolation,accablement , abandon, mais aussi incandescence, transcendance, sublimation. Agrippée au versant sombre de la vie, Karen reste la meilleure des médications pour les âmes bleuies, un ticket direct pour l'infinie consolation. Sa voix n'était pas simplement " fragile ", mais fracassée, réduite en miettes,, portant en elle cette empathie profonde inhérente au désespoir. Je ne pense plus qu'à elle,belle comme un jeune Juliette Gréco, ses paupières alourdies de street addict, sa too far gone attitude , son indifférence au monde ......
Je n'en ai Cure
Et puis ... Se souvenir aussi de Cure,ce groupe plaie suppurante, simple et irrévocable comme un diagnostic de maladie terminale.
Robert Smith enfermé dans sa catatonie leader fantôme d'un groupe de zombies, tout poisseux de lugubre et de transparence intérieure, Bob l'éponge à effacer les contours ,à ne plus laisser que du gris cendre, Monsieur( dé) Loyal d'une fête triste et magique.
Et lui qui chante toujours un peu à côté, un abîme au cœur, tandis que dans un écroulement feutré de percussions syncopées, une vie douloureuse déroule sa litanie de notes lentement pétrifiées ........
A vos vies linéaires
Un démenti j'oppose
Que mes vies de pervers
Vous soient comme ecchymoses
A vos vies toutes pareilles
Bonnes à jeter au feu
Que mes vies parallèles
Servent de désaveu
A vos vies monochromes
A s'en jeter à l'eau
Mes désirs asynchrones
Vous feront tous la peau
A vos vies de bacilles
Avides de contagion
Qu'amère vous soit ma bile
Mon aversion.
A vos vies de cloportes
Tel un clou qu'on redresse
Je vous ferme la porte
Mon amour me caresse.
Enfin je vous oublie ...
Ce qui pleure en moi
Je ne le sais pas
D'où vient cette blessure
Cette ouverture
C'est une béance...
Je pense
Un manque à être
Dont je me dépêtre
Plus ou moins bien
Mais çà n'est rien
Pas grand-chose
Une épine de rose
Qui resterait plantée
J'lai pas cherché
L'abandon
Ne donne aucun don
Mon cœur se serre
La belle affaire
On vit tous çà
Tu crois pas ?
Je suis comme vous
Mi sage , mi fou
Putain sincère
Tout m’indiffère
Et cependant
Tout m'est tourment .
L et J
Tu sais mon cœur, j’avance encore
Plein de larmes à ras bords , à ras l’bol
Mille échardes,, mille bout de verres
Et contre tous
Mille blessures, mille brulures
J’avance, mais à tout petit pas
Poucet perdu sans son Pa…..
Ne m’en veux pas
J’ai été balancé
Moi qui m’en balançais
Du ciel où je planais
D’hier
Et projeté à terre
A terre
J’ai perdu la guerre de mon père
« Soldat, sans joie va déguerpis
L’amour t’a faussé compagnie"
Petit à petit mon monde disparait
Sur mes lunettes y a d’la buée
De sauvetage
Pas cicatrices à mes poignets
D’humour
Même si on m’a démembré
On dit un membre de la famille
Un membre qui dort sous la charmille
Je suis triste, triste à en vivre
J’écluserai des rivières, juste pour être ivre
Dormirai dans des milliers de livres
Des caresses il m’en faut des cargos pleins
Des hanches, des culs, et puis des seins
Et des enfants des dessins
Des centaines de plats épicés
Pour pimenter cette déchirure
Tu sais, mon cœur, j’avance à peine
Portez-moi, musiciens sur votre do, sur votre si
Faites comme si
C'est pourtant à votre portée
Jouez, jouez , jouez,
Sur les tombes , je voudrais danser
Et m’envoler
A jamais
Avec mon perds
Que j’ai
Mais .