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Citation de art-bsurde


Hamoudi est mort.
Il a fermé les yeux en posant sa tête sur la poitrine de la religieuse et il est parti.
Quelques mois auparavant, il avait trouvé refuge derrière le mur d'un bâtiment en ruine, en face de la place des Martyrs. Couché sur un morceau de carton douteux, les bras repliés sous la tête, il pouvait voir le ciel à travers le toit éventré. Des arbres très hauts avaient poussé dans les décombres et toutes sortes de plantes s'épanouissaient sur les murs lézardés où elle semblaient avoir trouvé une terre favorable.
Hamoudi promenait son regard sur ces ruines noyées dans l'obscurité, et sa main caressait la toison noire de sa poitrine. Les décombres du centre-ville ont été son ultime refuge. Comme si seuls ces quartiers témoins du chaos, chargés du souvenir de la guerre, étaient à même de recueillir son âme et son corps.
Il était chez lui au milieu de cette désolation, dans les autres quartiers il se sentait indésirable, refoulé vers un ailleurs indéfini. Son corps lui était devenu hostile.
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