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Citation de Ahoi242


Cette expérience nous permet de comprendre pourquoi, dans de nombreuses industries, le fossé est souvent immense entre les œuvres à succès et les autres. Le jeu vidéo est un bon exemple de ces « économies de hits » : 80% du chiffre d’affaires est réalisé avec 20% des jeux. Si un nouveau produit acquiert un petit avantage dans les premiers temps de sa mise sur le marché (une bonne critique dans un magazine réputé, un bouche-à-oreille positif, le soutien d’un prescripteur, l’engouement d’une communauté de fans très active sur les réseaux...), il peut être propulsé vers le succès. Plus largement, la réussite rencontrée à un moment donné augmente la probabilité d’en connaître à nouveau dans le futur. Le succès va au succès tandis que l’échec condamne sou- vent à l’échec ! Le sociologue Robert Merton a baptisé ce mécanisme « l’effet Matthieu » en référence à un passage de l’Évangile selon saint Matthieu : « On donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a. » Merton a repéré ce mécanisme dans le domaine de la recherche. Dans un article demeuré célèbre, il a montré que la renommée acquise par un scientifique (par exemple l’obtention d’un prix Nobel) augmente l’importance qu’on donne à ses travaux ultérieurs, les crédits qu’on lui accorde, etc.

Quand le succès dépend du succès : l’effet Matthieu, p. 228-229
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