Là où je me trouve, la glace ne devrait pas fondre, et pourtant la banquise éternelle craque devant moi. Le fracas de son agonie me bouleverse. Je me dois d'être le témoin engagé de cette tragédie. Je me dois de mener ce combat. C'est mon devoir d'homme responsable. C'est ce jour-là que je fais cette promesse à ce Pôle Nord comme épuisé par ce que nous lui faisons subir.
-Faire connaître, aimer et protéger l'océan- Je le confesse et j'en suis fier, je n'ai pas cherché très loin , ni à faire preuve d'originalité : j'ai fait mienne cette ligne tracée par mon trisaïeul en choisissant de faire de la protection de la planète et particulièrement de l'océan l'une des grandes priorités de mon règne.
Nous nous pensons comme le centre du monde, comme si nous étions la seule espèce sur cette terre, comme si, avant nous, il n'y avait eu personne, et comme si nous n'étions pas comptables des souffrances que nous imposons à la planète.
En 1979, depuis l'espace, les premiers satellites ont commencé à mesurer la fonte rapide des glaces. Il était alors possible de faire tant et tant pour corriger les excès de l'activité humaine et éviter la catastrophe. Mais nous n'avons rien fait.
En moins d'un siècle, nous nous sommes donc permis de répandre nos déchets dans des endroits inviolés depuis des millions d'années. Quelle légèreté ! Quelle inconscience.
Depuis près de deux siècles, les sociétés « modernes » ont consacré leur intelligence et leur créativité à dominer la nature, et même à s'en affranchir.
Nous avons simplifié le monde pour le rendre plus lisible à nos yeux, plus performant, mais terriblement plus pauvre et plus fragile.
Ce que les grands pays ont réalisé dans l'espace devrait être accompli pour nos océans.