En définitive nous allons nous trouver en face d'une contre-mythologie. Au mythe négatif imposé par le colonisateur succède un mythe positif de lui-même, proposé par le colonisé. Comme il existe, semble-t-il, un mythe positif du prolétaire opposé à son négatif. À entendre le colonisé, et souvent ses amis, tout est bon, tout est à garder, dans ses mœurs et ses traditions, ses actes et ses projets ; même l'anachronique et le désordonné, l'immoral ou l'erreur.
Tout se justifie puisque tout s'explique.
L'affirmation de soi du colonisé, née d'une protestation, continue à se définir par rapport à elle. En pleine révolte, le colonisé continue à penser, sentir, vivre et vivre contre et donc par rapport au colonisateur et à la colonisation.