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Citation de EricB


Toi, Nantes, tu râlais prise entre deux batailles ;
Toi, Lyon, tu faisais ces terribles semailles
Que devait moissonner bientôt Collot d'Herbois ;
Toi, Bordeaux, tu tremblais en écoutant les voix
Qui te disaient les trahisons de la Gironde ;
Toi, Brest, sur la mer blême où la tempête gronde,
Tu voyais, transformant tes rades en prison,
Les vaisseaux de l'Anglais passer à l'horizon ;
Toi, Marseille, songeant à l'œuvre qui commence,
Tu criais : Finissons ! La tâche est trop immense !
Toi, Lille, sous l'appel de menaçantes voix,
Tu te sentais faiblir pour la première fois ;
Toi, Rouen, tu voulais qu'à l'heure de l'audace,
L'heure de la raison ne fît pas encore place ;
Toi, Strasbourg, apprêtant ton casque et ton épieu,
Tu regardais Mayence en frémissant un peu...
Oui ! Le ciel était sombre et tout excuse celles
Qui parmi vous, cités, semblèrent moins fidèles,
Se voilèrent le front, commirent des erreurs,
Ou sentirent le vol des livides Terreurs
Qui passait dans un ciel où nul rayon ne reste...
Mais cela rend plus beau - plus sublime - le geste
De Celle qui s'en vint se jeter, librement,
Dans les bras de sa mère en un pareil moment !
Mais cela rend injuste entre les plus injustes,
Ce fait inexplicable, - O Françaises augustes
Dont un rêve profond emplit les grands yeux doux ! -
Que Liège ne soit pas assise parmi vous !
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