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Citations de Albert du Bois (14)


Cette partie des jardins de la maison d'Or qui surplombe le Forum. Au fond, à travers des massifs de verdure, on aperçoit les portiques du Capitole. A gauche s'étendent les jardins. Ils sont plus élevés que l'allée où se déroule la scène et on y monte par des escaliers de marbre.
A droite, une balustrade. Celle-ci couronne la muraille qui domine le Forum du côté du Palatin. Des monuments du Forum, on ne peut voir que le haut de la basilique Julia qui cache en partie le Capitole et remplit d'un coin de son fronton neuf, éclatant de blancheur, tout le fond de la scène, à droite.
Au premier plan, du côté du jardin, est un vaste banc de marbre surélevé de plusieurs marches ; il a des allures de trône.
Rachel, Tamar
La première est une jeune israélite qui a conservé le costume de son pays : nombreuses pierreries, voiles multicolores.
La seconde, une vieille femme de la même nationalité, longs cheveux blancs.
Au loin, vaguement, on entend retentir quelques cris.....
(lever de rideau de la pièce extraite de "La Petite Illustration" n° 8 parue en décembre 1919)
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Se représente-t-on un écrivain composant son œuvre, (œuvre qui ne peut avoir de vie que pour autant qu'il y ait mis son âme à lui, sa passion à lui, ses sentiments à lui, ses visions à lui,) se représente-t-on un écrivain ne s'abandonnant à ses passions et n'écoutant le chant de ses rêves, qu'après s'être assuré qu'ils se trouvent exprimés d'une façon similaire dans les tragiques antiques revues et corrigées suivant "les bienséances françoises" et la morale jésuitique !
Les héros des Corneille et des Racine sont d'intolérables pédants, qui ne vivent que pour faire hors de propos des discours en trois points, dans lesquels il leur arrive sans doute d'être éloquents, corrects et habiles - autant que peut l'être un bon rhétoricien - mais dans lesquels il ne leur arrive jamais d'être naïfs, insensés, puérils, de balbutier des choses folles, de sangloter des choses navrantes, comme le fait la Nature, comme le fait la Passion, comme le fait la Vie.
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Détruisez ce Lion ! Détruisez cette Brute !
Ne glorifiez pas le souvenir fatal
De l'heure et de l'endroit qui virent notre chute,
Par ce bronze et ce piédestal !

On vous brave ! On vous raille ! On vous souille ! On vous joue !
Wallons, n'ayez pas l'air de n'y comprendre rien !
Un crachat sur la face, un soufflet sur la joue,
Ne semblez pas penser : "C'est bien !"
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Souvent, aux heures où l'espace se remplit de la mélancolie des crépuscules, Tyrtée avait senti peser sur lui une écrasante tristesse à la pensée que jamais il ne connaîtrait les ardeurs divines dont Eros embrase les cœurs de ses élus ; il s'était dit que les Dieux en lui refusant la beauté physique lui avaient refusé la faculté d'aimer et l'espoir d'être aimé... Et voilà qu'à présent une immense tendresse faisait tressaillir son âme extasiée ! Voilà qu'à présent Eros était venu ! Voilà qu'à présent il aimait ! Tous ses désirs, tous ses rêves, toutes les énergies de sa volonté avaient pour but le bonheur d'un être choisi entre les êtres ; d'une femme choisie entre les femmes. La rendre heureuse serait désormais son unique pensée, son unique souci, son unique fin. Il lui semblait que c'était là une œuvre plus importante et plus sublime que le salut de tout un peuple. Un des sourires de la maîtresse ne valait-il pas mieux que les acclamations de l'humanité entière ? Un des baisers de l'amante ne valait-il pas mieux que l'éternelle vénération des races futures ?
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Depuis deux mille ans que le glaive de Rome a tué la Grèce, l'âme de la glorieuse morte plane sur notre Occident. C'est elle qui l'a guidé dans la voie du progrès et de la civilisation ; c'est elle qui lui a donné la force de se tenir à l'avant-garde de l'humanité. La pensée hellénique dirigea et féconda l'éducation artistique de la jeune Europe ; plus l'influence de cette pensée fut sensible, plus les nations privilégiées marchèrent d'un pas ferme vers la lumière et vers la beauté. (Extrait de la préface.)
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Toi, Nantes, tu râlais prise entre deux batailles ;
Toi, Lyon, tu faisais ces terribles semailles
Que devait moissonner bientôt Collot d'Herbois ;
Toi, Bordeaux, tu tremblais en écoutant les voix
Qui te disaient les trahisons de la Gironde ;
Toi, Brest, sur la mer blême où la tempête gronde,
Tu voyais, transformant tes rades en prison,
Les vaisseaux de l'Anglais passer à l'horizon ;
Toi, Marseille, songeant à l'œuvre qui commence,
Tu criais : Finissons ! La tâche est trop immense !
Toi, Lille, sous l'appel de menaçantes voix,
Tu te sentais faiblir pour la première fois ;
Toi, Rouen, tu voulais qu'à l'heure de l'audace,
L'heure de la raison ne fît pas encore place ;
Toi, Strasbourg, apprêtant ton casque et ton épieu,
Tu regardais Mayence en frémissant un peu...
Oui ! Le ciel était sombre et tout excuse celles
Qui parmi vous, cités, semblèrent moins fidèles,
Se voilèrent le front, commirent des erreurs,
Ou sentirent le vol des livides Terreurs
Qui passait dans un ciel où nul rayon ne reste...
Mais cela rend plus beau - plus sublime - le geste
De Celle qui s'en vint se jeter, librement,
Dans les bras de sa mère en un pareil moment !
Mais cela rend injuste entre les plus injustes,
Ce fait inexplicable, - O Françaises augustes
Dont un rêve profond emplit les grands yeux doux ! -
Que Liège ne soit pas assise parmi vous !
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Parce que, nos héros écrasés, nous cessâmes
D'être le premier peuple, et que nous n'avons plus
Le pouvoir d'imposer notre idéal aux âmes,
Parce que nous fûmes vaincus,

Pour insulter le sol où gît notre héroïsme,
Pour célébrer ce deuil et cet écroulement,
Pour acclamer, pour exalter ce cataclysme,
Nous avons fait ce monument !

Pour nous vanter d'avoir abandonné le Maître,
Au plus tragique, au plus formidable moment,
Et d'avoir été vils, félons, lâches peut-être,
Nous avons fait ce monument !
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Autrefois, parmi vous, un Poète, un front grave,
S'est levé vous disant : "Amis, Frères Wallons,
Voyons, sur son airain, ce que l'Histoire grave,
Voyons où nous allons !

Ecoutez ! Entre vous et vos frères de France,
Une frontière est là, faible obstacle qu'ont mis,
Pour que vos cœurs n'aient point une même espérance,
Vos pires ennemis !

Cette frontière inepte, exécrable, adultère,
Creuse le sol français d'un sinistre sillon,
Coupe en deux le Hainaut - ma chère vieille terre ! -
Notre pays wallon !

Hé bien, que l'Etranger qui se croit votre maître,
Du réveil de ce peuple assoupi soit témoin ;
Cette frontière, il faut la faire disparaître :
De vos cœurs tout au moins !

Et ce fut parmi vous une immense risée ;
Chaque bouche crachait : fureur, haine, mépris ;
Et le Poète amer, songeait, l'âme brisée :
Pas un ne m'a compris !
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Un frémissement courut parmi les soldats de la division de Bylandt [officier hollandais], un murmure de curiosité, d’admiration, de terreur, de joie aussi […]. Tous reconnurent le petit chapeau retroussé, la redingote grise boutonnée jusqu’au menton. - Le voilà ! le voilà ! murmurèrent mille voix. […] Quelques yeux se remplirent de larmes. C’était trop beau et trop solennel. L’homme qui apparaissait là-bas, c’était Marengo, c’était Iéna, c’était Austerlitz. […] Beaucoup frissonnèrent. Qu’étaient-ils, eux, en face de ce rayonnement ?
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Van Cutsem songeait. Depuis qu’il avait tué le dragon il était sombre et préoccupé. Ses compagnons, les officiers surtout, l’avaient félicité sur son sang-froid, et pourtant, bien que le hasard eût dirigé son bras, il se sentait coupable, il éprouvait comme un remords. Généreuse et magnanime, l’âme du vétéran s’était, tout entière, révélée au jeune Bruxellois. […] Cet homme se battait pour défendre une cause au triomphe de laquelle il tenait plus qu’à la vie. Van Cutsem s’avouait qu’il ne parvenait à se découvrir aucun motif, aucune raison pour se battre. Carette [son camarade] disait vrai : lui, Van Cutsem, il était moins Flamand que Français et sa place n’était point dans les rangs des ennemis de la France !
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[Ils] commentaient avec profondeur les ruses de M. de Talleyrand, les projets de lord Castlereagh, les machinations de M. de Metternich, […] à côté d’eux, des jeunes gens discutaient eux aussi les derniers événements politiques […] : - Tout cela c’est la faute de « Monseigneur » de Talleyrand. - Alors nous sommes Hollandais à présent ? - Mon arrière-grand-père était Espagnol, mon grand-père était Autrichien. Moi, je suis né Français… - Et tu mourras Flamand… - Non, par exemple !... - C’est un fin matois que l’ancien évêque d’Autun. - Pourquoi n’empêche-t-il pas qu’on nous sépare de la France ? - Il essaie, mais le prince d’Orange veut avoir un grand royaume. - C’est dégoûtant tout de même que l’on ne nous demande pas notre avis!
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Elle prend un grand air de reine qui déroge,
Et nous nous installons à deux dans une loge.
Là, perdant lentement ses beaux dédains voulus,
Elle suit d'un regard qui rit de plus en plus,
Les grimaces, les tours, les grâces coutumières
Des pitres, des jockeys d'Epsom, des bayadères...
Parfois pour un gros mot, ou pour un camouflet,
Pour un corps qui s'abat, fauché par un soufflet,
Pour un pleur répugnant, sur un nez écarlate,
Tout en se récriant : "c'est trop bête !" elle éclate...

Et je lui dis tout bas : "Viviane ! Tu vois !...
Quelle horreur !...
- Quelle horreur ? Non ? c'est drôle parfois !
Et je réponds : "Toi qui souris, enfant divine,
Beauté, qui pour ne point même qu'on la devine,
Se gaze de pudeur, se voile de satin,
Enfant, il me fait mal, ce sourire mutin
Qui dit que tu peux voir (horreur d'être sincère !)
Sans haine la laideur, sans pitié la misère !...
Ces paillasses, ces clowns, pauvres êtres hideux,
Ces pitres, ces bouffons, qui sentent autour d'eux,
Autour de leur sottise, autour de leurs grimaces,
Du charbon de leurs yeux, du plâtre de leurs faces,
De la vile impudeur de leurs maillots fanés,
De leurs immondes fronts, de leurs ignobles nez,
Railler, hurler, glapir une grossière joie,
Sous le gaz cru du cirque énorme qui flamboie,
Crois-tu donc qu'ils n'aient point, eux aussi, ces bouffons,
Des cœurs, des pauvres cœurs, peut-être assez profonds,
Pour sentir qu'il est vil celui-là dont la face
Se tend vers le soufflet, se prête à la grimace,
Pour comprendre qu'il est d'un lâche sans pudeur,
De courtiser le sot qui rit de la laideur,
L'idiot qui peut voir sans colère et sans haine,
Un masque dégradant sur une face humaine !
Au moins, ces animaux, qui pour nous font des tours,
Ces chevaux et ces chiens, ces lions et ces ours,
Pauvres âmes de nuit, pauvres yeux de ténèbres,
Tu les as vu tantôt, lugubres et funèbres,
Tandis qu'à la cravache on les prostituait,
Garder un air hautain, plein d'un dégoût muet.
On ne les voit pas faire, eux, ces grimaces plates,
Gueule en cœur, effeuillant des baisers et les pattes
S'efforçant d'esquisser pour mieux blesser nos yeux,
Un geste aérien gauchement gracieux...
Non ! leurs cœurs ténébreux de brutes, et leurs âmes
Obscures d'animaux, sentaient, trouvaient infâmes,
Dégradants, insultants, ces battements de mains !
Ces bêtes valaient mieux que ces êtres humains !
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Nous, les veules Wallons, facilement infâmes,
C'est le mot de ce Malmédien,
C'est son soupir obscur qui peint toutes nos âmes :
"La patrie est...où l'on est bien !"

Ce serviteur du ciel, à la mode wallonne,
Peint notre esprit national,
Le rêve intérieur qui sur nos fronts rayonne,
Notre espoir et notre idéal !

Nous sommes toujours prêts à crier aux Bataves
Aux Teutons, aux Autrichiens :
"Si vous avez besoin de soldats soumis, braves,
Et fidèles, comme des chiens...
Si vous avez besoin, pour parfaire vos tâches,
Aux jours des suprêmes combats,
D'excellents espions, traîtreux et pas trop lâches,
Teutons, ne nous oubliez pas !
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Et soudain - est-ce un rêve ? -
Le piédestal se meut ; le Lion se soulève ;
Le grand Lion de bronze, au fond du ciel plus clair,
Se cabre ; on voit trembler et se dresser dans l'air,
Puis de pencher et s'écrouler sa masse lourde,
Dans le mugissement d'une explosion sourde...

Et nos morts, dans le sol glacé troublés ainsi,
Songèrent :
- L'Empereur repasse par ici !...
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