La vie maritale nouvelle qui devrait naître de l'heureuse rencontre de deux cœurs amoureux doit toutefois se fonder, selon les écrivains qui la prônent, sur une répartition précise des rôles : il convient que la femme, chaste et attentive à la défense de son honneur, trouve sa place dans l'espace domestique ; elle doit avant tout s'occuper des enfants qui comme le disent presque tous les partisans de la nouvelle morale bourgeoise, ne peuvent grandir sains et heureux que s'ils ne sont pas confiés à des nourrices mais allaités au sein maternel. Jean-Jacques Rousseau n'a aucun doute sur la question :
" Y a-t-il au monde un spectacle aussi touchant, aussi respectable que celui d'une mère de famille entourée de ses enfants, réglant les travaux de ses domestiques, procurant à son mari un vie heureuse, et gouvernant sagement la maison ? C'est là qu'elle se montre dans toute la dignité d'une honnête-femme ; c'est là qu'elle impose vraiment du respect, et que la beauté partage avec honneur les hommages rendus à la vertu. "
Ses convictions ne proviennent toutefois pas de son expérience personnelle puisque les cinq enfants nés de sa relation avec Thérèse Levasseur ont tous été abandonnés à l'orphelinat.