Après avoir lu et relu "La première Etape" et l'avoir acceptée sans aucune restriction, j'ai pu enfin dire un jour : je m'appelle Michel et je suis un alcoolique. Quel soulagement ! Enfin, je la tenais cette identification qui actait ma capitulation totale et pouvait ainsi me laisser entrevoir une vie "sans alcool" heureuse. Je constatais que l'approche des autres Étapes était plus aisée, dans la mesure où je contestais moins.
Mon identification d'alcoolique devenait la clef de voûte nécessaire à ma nouvelle vie, et la Douzième Étape dont le thème est la joie de vivre trouvait ainsi toute sa signification.
Aujourd'hui, j'entends de plus en plus l'expression : je m'appelle X et je suis malade alcoolique. Elle me dérange, car elle me rappelle mon opposition de départ. Je la ressens comme une "demi-vérité", comme si le terme malade devait édulcorer le terme alcoolique. Cette appellation n'a jamais retenu mon attention dans la littérature AA.Je n'ai jamais entendu dans mon monde relationnel quiconque me dire ; j" suis malade diabétique ou malade cardiaque. D'autre part, comme un public, au cours de nos informations publiques, va pouvoir s'y retrouver ? Certains seront alcooliques, d'autres seront malades alcooliques.
Je pense que l'unicité de langage pour notre identification en tant qu'alcoolique, est souhaitable.
Lorsque je transmets le message, j'utilise finalement les termes de mes prédécesseurs afin d'éviter toute équivoque : "Je m'appelle Michel, je suis un alcoolique, heureux de l'être."
C'est avoir une liberté adulte, responsable que de soumettre sa conduite à une bonne volonté, à une volonté du Bien, des Principes non imposés, parce qu'ils ne font pas appel à la répression, mais à la raison présente en chacun de nous en qualité d'homme, dont la vraie vocation est la maîtrise des passions par sa raison, le contrôle du corps et de ses tendances par l'Esprit, dont la plus haute expression en nous est notre propre aptitude à raisonner et à nous raisonner (aptitude dont nous avons singulièrement manqué dans cette déraison, allant jusqu'à cette folie de l'alcool)...
Toutes deux, Force et Puissance supérieure font référence à quelque chose de plus grand que nous, qui vient du passé, nous entraîne tout au long de notre vie, et nous survivra, dans doute. Pourquoi pas ? Nous sommes si conscients de la faiblesse de notre condition humaine. Ce quelque chose qui nous dépasse ne commence à déranger certains que si on l'appelle Dieu.
Discuter de problèmes sexuels n'est pas facile dans le cadre de nos réunions ordinaires. C'est même un sujet fort scabreux dans un groupe mixte à effectif normal. Nous risquerions en outre de nous égarer dans un domaine qui sort de notre compétence et de dépasser largement les objectifs que nos Traditions nous assignent.
Alcooliques Anonymes est une association d'hommes et de femmes fondée et gérée par une bande d'ivrognes, et seule la condition pour en être membre est de n'avoir aucune mesure et refuser d'apprendre à boire comme des honnêtes gens.
(Extrait du "Préambule texan")
Selon Réflexions de Bill, 1967, p. 1 : Mais quiconque connaît la personnalité de l'alcoolique pour en avoir côtoyé sait qu'un véritable buveur n'arrête jamais de boire de façon permanente à moins de subir un profond changement de personnalité."
... aujourd'hui, je n'ai envie de dire qu'une chose. Merci AA, sans vous je serais morte.
Le but de la méditation n'est donc pas de vider le mental, mais de le rendre transparent comme un miroir, afin qu'il devienne perméable et conductible aux émissions de cette divine flamme que certains appellent Dieu ou Puissance supérieure.
Certes, la grandeur de AA est que tout y est sufféré, rien n'y est imposé, mais la vraie liberté de chacun consiste dans la reconnaissance de la supériorité morale des préceptes nécessaires à la bonne marche de l'ensemble du Mouvement.
Combien nous sommes privilégiés, nous les alcooliques, d'avoir une maladie qui nous oblige à rechercher la "guérison" ou plutôt le rétablissement dans la spiritualité.