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Critiques de Alessandro Poli (4)
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Bordeaux, tome 1 : D'Ausone à Montaigne

Cette bande dessinée est censée retracer l'histoire de la ville de Bordeaux, mais en oublié plusieurs époques. Pour une bande dessinée elle est très entrecoupée de documentaire certes très intéressant mais qui coupent le récit et les dessins. La documentation est très complète avec de nombreuses photographies. En revanche le fil rouge du secret de l'immortalité n'apporte pas grand chose au récit et au contraire embrouille le lecteur sur les faits réels et inventés.
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Récolte de sang

Psychose.

Dans les grandes plaines du Nebraska, la sécheresse rend les moissons incertaines et la famine omniprésente. Au début de chaque printemps, à Redfield, un bourg délabré, des fermiers fanatisés sacrifient sur le bûcher des victimes égarées dans ces contrées arriérées afin d'invoquer la clémence du temps et d'espérer l'abondance des récoltes. Le village fantôme est l'épicentre où convergent deux cavaliers, Gidéon Parker, ancien scout de l'armée guidant Miss Gardner soit disant à la recherche de son frère dévaliseur de banque mais aussi deux bandits dont l'impitoyable Seth Lennox, traqués par Tex Willer. Tous ces personnages vont entrer de plain pied sur une scène terrifiante.

Initialement parue en 2019 dans le Tex magazine annuel des éditions Bonelli, l'aventure texane déportée dans l'État du Nebraska reprend du lustre sous la houlette de l'éditeur français Black & White. La belle couverture originelle de Claudio Villa est reproduite mais elle perd son sens puisque Gros-Jean, l'ami d'origine française de Tex apparaît alors qu'il n'est nullement question de lui ici. Le magazine italien proposait une deuxième aventure très courte centrée sur le trappeur canadien et justifiait sa présence en premier plan. Ces broutilles éditoriales n'enlèvent toutefois rien à la saveur particulière de "Récolte de sang". Habilement, le scénariste Jacopo Rauch, nouveau venu sur la série du Texas Ranger, coud un patchwork où tous les morceaux s'accordent : la traque des bandits, la recherche d'un butin, le fanatisme des rednecks ainsi que la partition des personnages où chacun tente de tirer son épingle d'un jeu truqué. Alessandro Poli donne efficacement forme à une histoire mouvementée avec un trait souple et expressif et un découpage très cinématographique. Par certains aspects schizophréniques et macabres, l'épisode peut rappeler des scènes du "Psychose" d'Alfred Hitchcock. Quand les masques tombent et que chacun révèle son véritable visage dans le paroxysme lié à l'approche de la mort, toute une gamme de comportements s'exprime, de la veulerie à l'héroïsme, de la cupidité à la générosité. La force, la droiture et la constance du Ranger demeure une indéniable source de satisfaction quand les derniers remparts s'effondrent sous les coups de boutoir de la folie.
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Tex Magazine, n°5 : Raccolto insanguinato

Récolte sanglante (5/5)

Dans la campagne de Redfield, au Nebraska, un pasteur fanatisé commande aux villageois sous sa coupe l’immolation d’un quidam terrorisé. Peu de temps après, Miss Gardner, guidé par Gideon Parker, se dirigent sur Redfield, à la recherche de son supposé frère disparu mystérieusement mais ils tombent dans un guet-apens tendu par deux malfrats sans foi ni loi. L’intervention salutaire in extremis de Tex Willer déjà sur la trace d’un des bandits, Seth Lennox, est encore insuffisante quand le village de Redfield semble vouloir se liguer, colts fumants et torches embrasées, contre les nouveaux arrivants.

Jacopo Rauch, scénariste occasionnel, a su parfaitement se fondre dans l’esprit de la série et développer une histoire prenante sur fond d’hystérie collective et de vindicte cruelle. La campagne du Nebraska fournit le cadre idéal à une confrontation brutale entre des villageois rustauds, violents et déterminés et Tex Willer, seul garant de l’ordre dans une communauté livrée à elle-même et repliée sur ses fantasmes. En jouant sur les faux-semblants et les trahisons, le scénariste complexifie le tableau à bon escient. Alessandro Poli, dessinateur transalpin (né en 1965), réussit sa prestation graphique en noir & blanc bien mieux que lors d’un précédent essai dans Tex Color, tome 12, de novembre 2017. Son trait enlevé devient beaucoup plus lisible et expressif avec le contrôle des masses d’ombre qui architecturent le dessin, certaines trognes grimaçantes et écumantes marquant davantage les esprits.

La course du Yukon (4/5)

Au village enneigé de Dawson Creek, dans le Yukon, à l’Arcadia Saloon, Dawn, la filleule de Gros-Jean, trappeur franco-canadien, vient étudier le tracé de la course en chiens de traineau. Des malfrats tentent déjà de la dissuader mais Gros-Jean survient à temps pour reprendre la situation en pogne. La course lancée, les pièges surgissent d’autant plus facilement qu’un potentat local, Homer Deveraux, a soudoyé un Indien pour corser le parcours.

Brève histoire d’une trentaine de pages centrée sur Gros-Jean sans intervention des rangers qui, pour lapidaire qu’elle soit, n’en déroule pas moins sa bataille de saloon et sa course effrénée dans les champs de neige. Alfonso Font, avec son graphisme anguleux et puissant, brosse la fresque canadienne avec sa maestria habituelle.

Tex Magazine, biannuel, propose toujours des dossiers intercalés entre les deux histoires en noir & blanc de Tex, avec de belles illustrations en couleur. L’ensemble procure un réel plaisir de lecture pour tous les amoureux de cartes et d’estampes, de voyages et de dépaysements, de héros et d’enfance.
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Tex, tome 12 : 5 stories complete !

1. Tirez sur le pianiste (5/5).

René Valjean et sa belle, prénommée Ramona, débarquent à Castel Dome, bourgade sise sur la rive du Colorado. D’origine française, Valjean est un pistoléro aguerri et un pianiste chevronné. Il a fourbi un plan machiavélique pour occire dans un premier temps Kit Carson et dans la foulée Tex Willer. Rapide, précis, rusé, Valjean veut jouer sa partition jusqu’à la dernière note.

Un personnage français vu par un auteur italien, planté au Far West, émaille nécessairement ses dialogues d’expressions françaises de politesse dans le texte. Le quidam est élégant, soigné, raffiné mais retors et assassin sous ses airs policés. L’histoire en 30 pages est néanmoins bien menée avec rebondissements et surprises. Le plaisir est grand de retrouver Pasquale Frisenda aux pinceaux. Son trait superbement rendu en noir et blanc supporte aussi parfaitement la couleur sans perdre en finesse et en expressivité.

2. Je tuerai Tex Willer (3/5).

Rick Short, jeune bandit de grand chemin, rejoint la bande mexicaine de Loco Estevez prise en chasse par les rangers Tex Willer et Kit Carson. Rick est obsédé par la vengeance depuis que son père, malfrat notoire, a été abattu par Tex Willer. Rick n’hésite pas à se jeter dans la gueule du loup, assuré de vaincre en duel le célèbre ranger.

L’histoire d’un règlement de compte passant de flashbacks en scènes fantasmées, jouant sur l’action trépidante au présent et le décalage entre désir et réalité permet d’étoffer un récit somme toute classique et linéaire. Le dessin est parfois empesé de rigidité et de maladresse.

3. Justice ! (4/5).

Le vieux Conway désire venger la mort de son fils liquidé par James Foley, bandit notoire et s’adresse à des pistoléros pour lui ramener son cadavre. Foley dont la tête est mise à prix vient toutefois d’être capturé par le ranger Tex Willer. Alors que Foley doit être escorté par le ranger, le shérif et trois assistants, une embuscade est mise en place le long de la piste avec l’objectif de ne faire aucun quartier. Sous un déluge de plomb, les policiers tenteront de défendre la loi et leur vie.

La classique histoire du malfrat convoyé est nuancée par le fait que d’autres bandits ne cherchent pas à le délivrer mais au contraire à le liquider. James Foley ne rachète jamais sa conduite et acquiert une dimension de méchant veule et dérisoire. Un dénouement inattendu et macabre vient clore un récit pétaradant. Le graphisme est dynamique mais les expressions faciales sont amoindries par des hachures qui ne soulignent pas les traits des visages mais les diluent en masses floues et indistinctes.

4. Abilene, Kansas (3/5)

Devenu ranger, Tex Willer se fait embaucher comme cow-boy afin de démasquer un bandit recherché qui s’est immiscé dans le groupe de vachers chargé de mener les long cornes jusqu’à Abilene, au Texas.

Courte histoire narrée par le ranger à ses compagnons autour d’un feu de camp, Tex Willer raconte sa mésaventure quand la canaille visée n’est pas celle qu’elle semblait être. Le dessin souffre de nombreuses maladresses et ne peut tenir la comparaison avec le niveau de la série.

5. Du matin jusqu’au soir (4/5)

Quand Tex Willer arrive dans une bourgade, sa légende le précède et toutes les intentions lui sont données alors même qu’il n’a rien exprimé. Les bandits qui fomentaient un mauvais coup précipitent leurs mauvaises actions et se dévoilent. Le dessin de Roberto Zaghi répond au cahier des charges de la série.

Bâtie sur un vaste quiproquo, le récit pourrait virer au burlesque tant la danse macabre s’affole en vain.

Le 12e Tex Color de novembre 2017 est légèrement plus faible quant à ses qualités graphiques dans son ensemble, la prestation de Frisenda tirant l’ensemble vers le haut du panier. Les histoires sont bien conçues, avec des nuances et des rebondissements bien venus. L’ensemble se lit avec plaisir même si les histoires gagneraient à être davantage développées.
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