Elle aimait sentir qu’elle lui plaisait. Sans parler de l’audace qu’elle montrait devant son fiancé... Ce n’était pas dans sa nature, et c’était très risqué, mais elle aimait sentir et éprouver du désir pour cet homme ô combien plus jeune et plus... séduisant. Heureusement que sa mère n’y voyait que du feu, autrement elle n’aurait eu de cesse de lui en rebattre les oreilles. C’était son petit secret,qu’elle partageait uniquement avec ce bel étranger, un quasi-inconnu.
La rue et le vagabondage depuis sa prime enfance l’avaient mis à bonne école. Apprendre pour survivre, ou croupir dans une ruelle, tels avaient été ses choix. Même si ses déguisements n’étaient pas au final si impressionnants, ses changements soudains d’attitude et les subtiles nuances de sa démarche suffisaient à le transformer entièrement.
Comment avait-il pu se laisser ensorceler à ce point par les charmes de cette jeune fille mondaine ? Il faisait de son mieux pour chasser leur baiser de ses pensées, mais il avait du mal à oublier la passion qui avait couru dans ses veines au moment de l’étreinte.
La jeune femme tressaillit aux remarques cruelles de ces indiscrets qui prétendaient tout connaître d’elle. Elle aurait dû avoir l’habitude d’être examinée à la loupe, depuis le temps.
Bien sûr, à force de jouer la comédie, il avait souvent fait semblant de ressentir certaines émotions, mais jamais d’une telle violence et surtout d’une telle sincérité.
Il n’allait pas lui courir après comme un chiot en mal d’amour, c’eut été dégradant. Pourtant, il avait du mal à la chasser de son esprit.