Je viens d'Algérie, je sais de quoi je parle. Quand j’étais môme, les islamistes ont commencé à fonder des associations, soi-disant pour venir en aide à la population. Et je l'ai constaté. Si tu étais sans ressources, ils t'accueillaient à la mosquée et te donnaient à manger... Ils étaient discrets et paraissaient inoffensifs, parce qu'à l'époque ils n'étaient pas encore en position de force. Mais dans les années quatre-vingt, quand j'avais 20 ans, leur heure de gloire est arrivée, ils ont gagné du terrain et se sont imposés par la force. Et c'est exactement ce qui est en train de se passer en ce moment même en Europe. Ces gens-là sont en Europe et se servent de la loi, du droit, de la démocratie précisément pour combattre la démocratie
Elle n'a pas non plus oublié que le maire de sa ville, Sevran, a refusé de divulguer le numéro vert mis en place par le gouvernement pour aider les familles témoins de signes de radicalisation chez les proches. Elle se rappelle clairement sa réponse dévastatrice : "A quoi bon stigmatiser la communauté musulmane ? il ne faut pas exagérer, il y a seulement 14 jeunes originaires de Sevran qui sont partis en Syrie." La mère de Quentin hausse le ton quand elle m'avoue que ce "seulement" l'obsède et la met au supplice depuis deux ans. Car, pour elle, un garçon c'est déjà de trop. Elle est convaincue qu'il existe un clientélisme politique envers l'islam, et que cette complaisance est motivée par la crainte de perdre des électeurs parmi les citoyens de confession musulmane.
Ce sont des lâches, des hypocrites. Ils dénoncent un système dont-ils se servent à leur avantage.