AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Cannetille


Le lecteur n’est pas sans savoir que pendant les deux siècles et demi que dura l’esclavage aux États-Unis, les maîtres abusèrent couramment de leurs esclaves, donnant naissance à des enfants métis, qui restèrent esclaves. Ces métissages, qui se poursuivirent sur plus de huit générations, donnèrent naissance à toute une population d’esclaves aux traits « caucasiens », aux cheveux lisses et à la peau claire. Lors de l’abolition de l’esclavage en 1865, rien dans leur apparence physique – ou presque rien – ne les distinguait de leurs propriétaires blancs. À la fin de la guerre de Sécession, toujours en 1865, la loi américaine accorda le droit de vote et l’égalité civique aux anciens esclaves. Mais douze ans plus tard – et jusqu’en 1964, lors de la signature des Civil Rights Acts –, la loi revint sur ces droits et divisa la population en deux groupes dans tous les recensements : white or colored. Elle obligea les métis à se déclarer comme noirs, selon la « règle de l’unique goutte de sang », qui stipulait qu’un seul ancêtre africain suffisait pour faire une lignée de « gens de couleur ». En cette période du XXe siècle où la ségrégation et les persécutions contre les Noirs sévissaient plus violemment que jamais, les métis qui pouvaient être pris pour des Blancs se trouvèrent confrontés à la tentation de transgresser la loi, de basculer dans la clandestinité, et de franchir au péril de leur vie la barrière de couleur. Se faire passer pour blanc quand on était légalement noir portait un nom qui n’a besoin d’aucune explication outre-Atlantique : The Passing.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}