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Citation de enkidu_


En Afghanistan, les Tadjiks sont de purs persanophones, et leurs rivaux Pathans (ou Pashtounes), malgré leur morgue très particulière, qui provient chez certaines de leurs tribus d’une origine juive hautement proclamée, parlent tous – au-dessus d’une certaine condition – ce qu’ils appellent la « langue de cour » ou dâri, qui n’est que du pur persan, un peu archaïsant, un peu « québécois ».

Dans l’Inde traditionnelle, les influences persanes, en penture comme en poésie, demeuraient dominantes jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, et une langue au moins de l’ouest de l’Inde, le sindhi, parlé à Karachi et dans les campagnes du bas Indus, est plus chargée encore de vocables persans que le turc djagataï. Certes, la très grande majorité de ces iranophones kurdes, baloutches, pathans sont sunnites ainsi que les Tadjiks, purement persanophones (mais qui comprennent une minorité ismaélienne fidèle à l’Aga Khan dans le Pamir, à laquelle appartient l’actuel président du Tadjikistan, Imam Ali Rakhman). Il n’empêche que l’influence culturelle de l’Iran y est demeurée dominante. Face à la pression de l’armée pakistanaise et des intégristes arabes, n’est-ce pas vers Téhéran que s’est spontanément tourné le leader des Tadjiks afghans Ahmed Shah Massoud, ainsi que son allié le mollah sunnite modéré antiwahabbite Burhanuddin Rabbi ? De même au Tadjikistan, c’est Téhéran qui soutenait avec Massoud, depuis son réduit afghan, l’insurrection « islamo-démocrate » locale ; Massoud y a d’ailleurs poussé, dès 1995, ses alliés à se réconcilier avec les communistes soutenus par Moscou, dans le cadre plus général de l’alliance globale de l’Iran avec la Russie. (pp. 96-97)
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