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Citation de enkidu_


Les francs-maçons sont très actifs dans l’armée où ils prennent la relève en une génération des janissaires alévis de Roumélie, ainsi que dans l’éducation. Les premiers lycées modernes à Salonique et à Istanbul ont pour professeurs et dirigeants des dönmehs connus, tous également francs-maçons. Mustapha Kemal fréquentera l’un d’eux à Salonique avant de passer ses examens militaires. L’un des fondateurs au moins du mouvement Jeune-Turc, le 14 juillet 1889, jour centenaire de la prise de la Bastille, est un Dönmeh avoué, Sükrü Bey. Plusieurs généraux dönmehs se battront à la tête de leurs troupes – ce sont tous des artilleurs ou des sapeurs – dans les dernières et malheureuses guerres de l’empire, et l’entourage de Mustapha Kemal, malgré sa totale rupture avec son comploteur ministre des Finances dönmeh Djavid Bey, sera toujours rempli de sabbatéens (et par ailleurs d’une théorie de francs-maçons musulmans sunnites à l’origine, de rite écossais).

Si l’on ajoute que les grandes victoires militaires des années 1918-1922, notamment sur les Grecs très chrétiens, auront été remportées avec l’aide empressée de l’Armée rouge, Lénine et Trotsky dépêchant même le vice-commissaire Frounzé pour appuyer et conseiller la nouvelle armée turque renaissante, il n’en faudra pas davantage pour que naisse chez les vaincus politiques traditionalistes de cette très difficile période, le mythe du complot maskomya (maçons + communistes + juifs) qui plaisait tant à Erdögan dans sa belle jeunesse islamiste où il lui consacra une pièce de théâtre.

Mais c’est aujourd’hui à gauche ainsi qu’à l’extrême droite laïque des Loups gris que ce mythe, version locale du protocole des Sages de Sion, renaît avec force et entêtement. (pp. 175-176)
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