Citations de Alexandre Minda (28)
Seul dans la pièce, il s’installa sur une des quatre chaises sculptées en bois exotique. Son regard se posa sur un kakémono en papier suspendu au milieu du mur qui faisait face à la baie vitrée. Trois proverbes écrits avec une plume de calligraphie à l’encre noire y figuraient. Le premier était un proverbe basque : « En voulant tout avoir, on perd tout », le second, un proverbe japonais : « Un mot échappé ne peut se rattraper ». Le dernier était un proverbe latin : « Parlez peu, écoutez beaucoup, voyez tout et faites en sorte d'en profiter ».
La plupart de ses nouvelles se déroulaient au Pays basque. Avant de se lancer dans l’écriture, il lisait, se documentait et partait parfois à l’improviste chercher des lieux, des personnages singuliers ou anodins susceptibles d’éveiller son imagination. Il était friand d’anecdotes, dont
certaines constituaient la trame de ses récits.
Les couleurs des maisons à colombages des quais Jauréguiberry et Galuperie lui semblaient encore plus éclatantes. Le blanc des façades apparaissait plus « cassé », plus « crème de lait ». Le rouge basque des boiseries était
plus « pourpre », le vert plus « sapin », le bleu plus « saphir ».
Enéa était encore plus resplendissante qu’il ne l’avait imaginée. Sa silhouette élancée et légère dégageait une rare élégance. Ses longs cheveux noirs tombaient en cascade sur un chemisier en dentelle d’un bleu pastel velouté. Ce qui frappa le plus son attention, c’était l’expression chaleureuse de son visage. Ses yeux en amande d’un noir ébène roulaient des regards vifs et profonds qui pétillaient de gaîté. Elle donnait l’impression d’être habitéed’un sourire intérieur.
Les nuances de rose ou d’orangé des frontons extérieurs dégagent une impression à la fois de douceur et de chaleur favorisant l’éveil des sens.
Les nuances de rose ou d’orangé des frontons extérieurs dégagent une impression à la fois de douceur et de chaleur favorisant l’éveil des sens.
Le bleu luzien qui habille les ouvertures et les colombages des maisons du littoral invite à poursuivre un regard paisible vers l’océan pour observer la magie de ses
reflets.
Dans ces trois couleurs emblématiques du drapeau basque, le rouge symbolise le peuple, la croix blanche la foi chrétienne et la croix verte de Saint André, de la même couleur que le chêne de Guernica, la loi garante des libertés et des institutions.
La mémoire gourmande laissait cependant une petite place à la saveur de la crème jaune d’or des gâteaux basques et à la couleur dorée des macarons dont les formes rappelaient les collines et les vallons basques.
Dans un coin rouge de mon enfance, il y a les tresses de piments d’Espelette.
Les volets de la rue de la Citadelle, mon premier vélo à roulettes.
Dans un coin vert de mon enfance, il y a le tambour et les murs du
trinquet Garat.
Les pâturages de la vallée des Aldudes, la tarte aux kiwis de tante Cora.
Dans un coin jaune de mon enfance, il y a nos jeux de cache-cache
dans les meules de paille.
La crème du gâteau basque de ma grand-mère, le ciré de pêche du cousin d’Hendaye.
Dans un coin noir de mon enfance, il y a le grand béret basque de Rafael.
Mon poney Pottok en peluche, le bâton des pèlerins de Compostelle.
Dans un coin blanc de mon enfance, il y a le pantalon des joueurs de chistera
L’agneau qui tête sa mère dans la bergerie, les crêtes enneigées du Mont Baïgura.
Dès la mi-septembre, le vignoble se laisse entraîner dans le bal des couleurs chaudes de l’automne. Le feuillage des vignes cultivées en terrasse change de couleur avec le vent du sud (Haize Hegoa). Levert des feuilles s’efface lentement pour laisser place à un mélange de jaune, d’orange, de rouge et de marron.
Cette activité ludique contribua à souder les élèves, car l’humour parfois absurde des illustrations déclencha souvent des sourires d’étonnement, voire des rires de surprise, devant l’imagination débordante de plusieurs
élèves. Si la couleur de l’amitié n’avait pas de nom, elle semblait heureuse durant ces vertes années…
Si le vert est une couleur reposante, harmonieuse, tonifiante, les élèves se rendirent compte qu’il pouvait être également porteur d'échec, d'infortune, d’inexpérience, de jalousie (cf. la célèbre citation du personnage de Yago dans l’Othello de Shakespeare : « Prenez garde, mon maître, à la jalousie. C’est un monstre aux yeux verts qui produit
l’aliment dont il se nourrit ! »).
À l’aube d’une journée ensoleillée, Romain se souvenait que le crépi blanc des habitations était plus franc et plus intense. Le rouge des
toitures paraissait plus vif, tirant vers l’orange. Le vert de la végétation semblait plus soutenu, tirant vers le vert anglais selon les saisons.
Dans l’architecture Art déco, elle aimait la pureté des formes géométriques, le contraste des couleurs, l’ornementation extérieure et intérieure ou les fenêtres hublots qui rappelaient les premiers paquebots
transatlantiques.
Les plateaux de pintxos offraient un festival de couleurs à faire pâlir de jalousie les chefs basques. Des couleurs chaudes émergeaient comme le jaune des tortillas aux anchois, l’orange des magrets de canard à la sauce
abricot ou le rouge des txistorras (viande hachée de porc assaisonnée au piment d’Espelette).