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Citation de levri


levri
18 février 2019
J'ignorais ce qui me poussa à le faire. Peut-être parce qu'il était si beau à cet instant, si grave, vulnérable et sans crainte. J'avais du mal à croire ce manque d'appréhension. Cela me donnait le vertige, comme s'il était le bord d'une falaise et que je n'en supportais pas la vue. Ou peut-être était-ce parce que Robert était là, avec son amant, et que je n'avais jamais fait ça que pour lui. Certes, j'avais été avec d'autres, mais je ne leur avais pas donné ce que j'avais donné à Robert. Et peut-être que j'allais, enfin, reprendre ça. Alors je le fis. Au beau milieu d'une fête dans l'est de Londres, sous les yeux d'innombrables inconnus, pour un gamin de dix-neuf ans à qui je n'avais même pas pris la peine de demander son prénom, je rassemblai le peu de grâce dont je pouvais me souvenir, et me mis à genoux. Je joignis les mains derrière le dos. Certains Doms, peut-être même la majorité, auraient souhaité que je baisse la tête, mais je ne savais pas encore avec certitude pour qui je le faisais, et je voulais, moi, le regarder. La pièce sembla se figer, car personne ne m'avait jamais vu dans cette position auparavant. J'avais saigné et hurlé, mais jamais posé un genou par terre. Et dans ce silence, mon gamin retint son souffle. C'était comme avoir sa bouche sur ma bite. Il avait les yeux écarquillés, aussi opaques qu'un vitrail le jour le plus éclatant qu'on puisse imaginer. Il chancela légèrement et posa une main contre le mur pour se stabiliser.
-Qu'est ce que ça te fait? m'enquis-je.
Il déglutit.
-Parfait. C'est … parfait. Est ce que je peux te toucher ?
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