Dans ton premier cri, j'avais perçu un avenir. Peut-être paraissait-il plus fort, fendant le silence de ton frère. Peut-être aussi y avais-je vu du courage parce que, finalement, tu étais sorti du corps de ta mère sans son aide, comme un premier acte d'une autonomie féroce. Dans tout cela, je devinais un destin hors du commun. J'aurais pu m'apitoyer sur ton sort, craindre pour toi, mais j'avais désormais une conviction. Celui qui naît seul mérite toute la lumière du monde.