La science-fiction peut être un territoire fertile où faire germer et pousser de telles formes inédites de lien. Justement parce qu’elle n’a pas de limites, seulement les limites de nos imaginaires et nous sommes bien loin d’en toucher les murs, tant nous sommes empêtrés et pétris de Semblable et de Même. En somme, nous avons la place et l’espace pour montrer notre pépinière à liens humains, ou posthumains ou compostistes, si l’on se sent d’une veine plus harawayienne que lévinassienne. Aller chercher au fin fond de la galaxie des entités avec lesquelles tisser ces nouvelles communautés est une façon d’agrandir notre imaginaire et donc le monde, et non pas de le détruire. S’étrangéiser toujours plus ne se fait pas contre le réel, mais c’est amener le réel à s’ouvrir et à concevoir comment ces débordements fictionnels peuvent l’enrichir.