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Citation de araucaria


Le silence était lourd. Elle pensait encore au mari. Le tromper, est-ce que c'était déjà ce qu'elle faisait? Les mots étaient pleins du venin de ceux qui les prononçaient, Mais ça n'empêchait pas qu'elle le trompait quand même; il ignorait une chose parce qu'elle la lui avait cachée. Elle n'en éprouvait aucun remords. Elle ne parvenait pas à se dire que l'on doit, ou que l'on peut, passer à côté d'une passion. Une passion était comme une vie : il fallait qu'elle fût vécue. Car ils mourraient tous. Ils allaient tous mourir et cela viendrait plus vite qu'ils ne le croyaient, Qui les remercierait de n'avoir pas nourri l'élan et l'ardeur, la douceur et la convoitise? Ils mourraient. Les secrets seraient emportés dans les tombes. Les tourments effacés. Comme leurs existences alors sembleraient dérisoires, leurs angoisses stupides! La pureté d'un lien conjugal sans mensonge était sûrement désirable. Mais on ne pouvait pas renoncer à un nouvel amour. Pas si l'on était vivant. Alors, on devait dans le secret de soi adjoindre un lien à un autre. Cela semblait certain. Dans la grande nomenclature des fautes, au chapitre des manquements conjugaux, un secret d'amour avait la double beauté des choses tues et des sentiments estampillés. Il fallait pourtant que ce fût un amour. Pas une partie de jambes en l'air. La clef de l'innocence était dans cette phrase. Pas une partie de jambes en l'air. Mais comment s'assurer de cela auprès d'un homme?! Comment savoir, au moment de s'élancer, si l'on paraphe un serment ou une bagatelle?
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