[En parlant de ses parents] « Leur concentration extatique ravive chez moi un ressentiment familier. Il est sans doute puéril de leur contester les bienfaits de leur solitude créative. C’était la seule chose qui les nourrissait. De ce fait, elle dévorait tout. Suivant leur exemple, j’appris vite à me sustenter seule. C’était toutefois un cercle vicieux. Plus nous trouvions de gratification dans nos génies respectifs, plus nous nous isolions. Notre maison était une colonie d’artistes. Nous mangions ensemble mais consacrions le reste du temps à nos quêtes personnelles. Et dans cet isolement, notre créativité prenait un tour compulsif »