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Citation de cocomilady


Prologue

Erwan rajouta une branche morte dans le feu qui flamba de plus belle. Le bois résineux
dégageait une odeur entêtante.
Il retourna s’asseoir sur sa couverture et contempla la fumée s’élever au-dessus du camp de
fortune avant de se dissiper dans la nuit. Ils avaient bien avancé aujourd’hui. L’imposante
silhouette des Montagnes Glacées s’était estompée lorsque l’obscurité était devenue totale,
mais le jeune officier savait qu’elles étaient toutes proches. Demain soir, ils seraient à leurs
pieds. Demain soir, commencerait leur véritable quête.
Il frissonna à la perspective de ce qui les attendait. Ce plongeon dans l’inconnu, à la merci
totale du bon vouloir des dieux, le rendait nerveux. Sans doute aussi angoissée que lui, sa
compagne s’agitait faiblement dans un sommeil qu’il n’avait pas réussi à trouver. Il avait tué
le temps en polissant ses armes puis il s’était occupé de nettoyer sa plaie déjà presque
refermée et de refaire son bandage. Il ne savait désormais plus quoi faire, et malgré l’heure
avancée de la nuit, le sommeil ne venait toujours pas.
La jeune femme poussa un petit gémissement, et Erwan tourna la tête dans sa direction.
Elle se débattait, luttant contre l’ennemi invisible qui envahissait chacun de ses rêves. Sa
respiration s’affola et lorsqu’elle geignit une nouvelle fois, l’officier émit un long soupir
résigné.
Il se leva sans bruit et vint s’asseoir à ses côtés. Elle gesticulait tant qu’on aurait pu croire
qu’elle convulsait.
— Chut, tout va bien, murmura-t-il en posant doucement sa main sur celle de la jeune
femme.
Mais elle ne se calma pas, et Erwan se mordit la lèvre. Il ne se voyait pas lui chanter une
berceuse ! Il s’installa aussi confortablement que possible et, du bout des doigts, se mit à lui
caresser maladroitement le dos de la main. Sa peau était plus douce que du velours. Il se racla
la gorge et, d’une voix un peu tremblante, fit une autre tentative pour l’apaiser.
— Ça n’est qu’un cauchemar, calmez-vous, tout va bien.
Elle lui saisit soudain la main et entrelaça ses doigts dans les siens.
— Ce n’est pas ce que je voulais, dit-elle plaintivement.
Pris au dépourvu, l’officier cessa de respirer quelques instants, puis il déglutit avec
difficulté tant sa gorge était devenue sèche.
— Meghan ? Est-ce que… est-ce que vous m’entendez ?
C’était la première fois qu’il l’appelait par son prénom, et la sensation était aussi curieuse
que plaisante. Il avait l’impression de briser une barrière invisible entre eux.
— Je suis désolée Keldric, tellement désolée, geignit-elle pour toute réponse.
Des larmes roulèrent sur ses joues, et le jeune homme resserra instinctivement ses doigts
autour des siens en un geste de réconfort.
— Je sais enfin pourquoi vous êtes là, souffla-t-il. Et, moi aussi, je suis désolé. Pour tout.


LIVRE I
Sept mois plus tôt…
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