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Citation de dezecinte


La volonté est devenu le maître mot, le mot clé, aussi bien à droite qu'à gauche. Autrefois, on pensait, bien sûr, que la volonté était nécessaire, mais secondaire ; c'était la cause qui avait la priorité. Nietzsche a dit "une bonne guerre rend sacrée presque n'importe quelle cause". La transformation de la violence qui, d'un moyen, devient au moins une sorte de fin contribue à nous faire voir à la fois la différence et le lien entre le marxisme et le fascisme. L'idée centrale de Georges Sorel, homme de gauche qui a influencé Mussolini, est que si l'homme crée un ordre pacifique qui exclut les luttes, s'il rationalise le monde, les conditions nécessaires à la créativité, c'est à dire à l'humanité, se trouveront détruites. Les révolutionnaires d'autrefois voulaient la paix, la prospérité, l'harmonie et la raison ; la nouvelle vague veut le chaos. L'élément crucial des mouvements fasciste et nazi, ce n'était ni la justice ni une vue claire de l'avenir, c'était l'affirmation de soi-même. Ainsi la détermination, la volonté, l'engagement, ou tout autre mot du même genre, sont devenus les nouvelles vertus. La séduction exercée par cette révolution rénovée est devenue évidente aux États-Unis au cours des années soixante, et il en reste quelque chose dans la sympathie actuelle dont bénéficient les terroristes. "Il s'engagent." J'ai vu des jeunes gens, et des moins jeunes, bons démocrates et libéraux, rester muets d'admiration devant des individus qui menaçaient de recourir à la violence la plus terrible ou qui en usaient pour les raisons les plus minimes et du plus mauvais goût. C'est que ces libéraux avaient le sentiment inavoué qu'ils se trouvaient en face d'hommes vraiment "engagés", une aptitude dont ils étaient, eux, totalement dépourvus.
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