En Égypte, comme partout, peut-on dire, l'architecture est le grand art. Ici, il le fut doublement : par sa valeur propre et sa compréhension, et aussi par la faveur dont il jouit et le prestige dont il brilla. Le peintre, le sculpteur sont considérés comme des artisans ; l'architecte est un artiste. Il occupe dans la société un rang élevé et il est tenu en haute considération; quelques-uns épousèrent des filles de Pharaons.
À la Science comme à la Religion d'aujourd'hui, on peut reprocher non seulement de s'ignorer réciproquement, mais encore de manquer de confiance dans leur propre principe. On peu dire à cette Science : Vous n'allez pas jusqu'au bout de votre raison et à cette Religion : Vous n'allez pas jusqu'au bout de votre foi.
Il se pourrait qu'Anet comptât, sans qu'aujourd'hui il y paraisse grand chose, parmi les plus vieux bourgs de France. Peut-être même faut-il remonter jusqu'à l'époque gallo-romaine. Mais les premières traces de son primitif château ne se retrouvent qu'aux environs de l'an 1000, époque où, sur les confins de la Normandie et de l'Ile de France, en bordure du pays des anciens Carnutes, il gardait déjà les rives de l'Eure. Cette vieille forteresse, qui s'élevait sur l'emplacement des écuries actuelles, passa au XIVe siècle entre les mains de Charles le Mauvais, comte d'Évreux, puis roi de Navarre. A la fin du siècle, de ce château il ne restait guère que des ruines.
Et si l'art compte déjà ces titres à notre curiosité, s'il a ces droits à notre attention, de plus il porte en lui-même comme la récompense des efforts que l'on peut faire pour se hausser à lui : c'est le sentiment de la beauté qu'il nous découvre et met à notre portée.
La science, qui ne croit pas, et l'Église, qui croit, s'accordent pour nier la possibilité de connaître les vérités suprêmes.