A UNE AMIE
Las ! où est maintenant ta jeune bonne grâce.
Et ton gentil esprit phis beau que ta beauté ?
Où est ton doux maintien, ta douce privauté ?
Tu les avais du ciel, ils y ont repris place.
O misérable, hélas ! toute l'humaine race
Qui n'a rien de certain que l'infélicité !
triste que je suis, ô grande adversité !
Je n'ai qu'un seul appui, en cette terre basse.
O ma chère compagne, et douceur de ma vie,
Puisque les cieux ont eu sur mon bonheur envie,
Et que tel a été des Parques le décret ;
Si après notre mort le vrai amour demeure,
Abaisse un peu les yeux de leur claire demeure.
Pour voir quel est mon pleur, ma crainte et mon regret.
MADELEINE.