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Citations de Alphonse Séché (40)


Alphonse Séché
LA CHANSON DU VIEUX MONSIEUR

Quand j'aurai vingt ans
La prochaine fois,
Je vous offrirai
Mon coeur en partage
Avec un bouquet
Pour votre corsage.
Quand j'aurai vingt ans
La prochaine fois.

Nous irons cueillir
Des fleurs dans les bois
Vous viendrez courir
Avec moi le monde,
Le noir sera blanc
Et ma barbe blonde
Quand j'aurai vingt ans
La prochaine fois.

Comme le ferait
Amour à mi-voix
Je murmurerai
Tout bas: "Je vous aime".
Le coeur plein d'émoi
Vous direz de même.
Quand j'aurai vingt ans
La prochaine fois.
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Moyen d'expression personnelle, poésie d'autorité et d'action, la satire exercera fatalement une influence directe, non pas seulement sur les lettres et les mœurs — avec Boileau, avec Régnier — mais encore sur la politique, avec les Chansons de Déranger, les ïambes de Chénier et de Barbier, Les Châtiments de Victor Hugo. Là, vraiment, lorsqu'elle éclate indignée, quand elle raille et égratigne, lorsque, pleine de rage et de mépris, elle tend un poing menaçant ou profère des cris sublimes de douleur et de malédiction, oui, là, vraiment, prêtant sa cinglante et tour à tour gouailleuse et formidable voix à la foule, on peut dire qu'elle cristallise pour un moment la colère populaire et qu'elle est l'expression magnifiée d'un peuple entier.
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Un événement allait bientôt bouleverser la vie de Léon Tolstoï : la mort de son père, survenue en 1837. En ce temps-là, ses frères Nicolas et Serge étant en âge d'achever leurs études, la famille Tolstoï s'était fixée à Moscou. Un jour d'été, comme il se rendait à Toula pour ses affaires, Nicolas Ilitch Tolstoï tomba en pleine rue, foudroyé par une attaque d'apoplexie. Ce fut un coup terrible pour Léon Tolstoï et, déjà, la fin tragique de son père provoque en lui cette « crainte de la mort » que nous retrouverons plus tard, au cours de la grande crise religieuse qui le mit à deux doigts du suicide.
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On pourra dire que M. Faguet ne pouvait être autre chose que critique parce qu'il a, précisément, l'esprit critique. Est-ce bien sûr? L'esprit critique ne peut-il être l'esprit d'un romancier aussi bien que celui d'un censeur ? Est-ce que celui qui se rit du ridicule de ses semblables, qui signale les tares du corps et les vices de l'âme, pu crée de toutes pièces des êtres beaux et bons et des êtres mauvais et difformes ne possède pas, au même litre que celui qui fixe seulement son attention sur des textes, l'esprit critique qui n'est autre, après tout, que l'esprit d'observation appliqué et raisonné? La différence me semble être beaucoup dans la dans la forme que dans le fond.
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Longtemps oubliées, les poésies de Charles d'Orléans furent en quelque sorte remises au jour par l'abbé Sallier qui, en 1734, entretint ses collègues de l'Académie française de la lecture qu'il en avait faite sur un manuscrit précieusement conservé mais que personne ne s'était sans doute jamais soucié d'ouvrir.
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LA première impression de Verlaine, son baccalauréat terminé, fut un immense soupir de soulagement. Débarrassé de toutes Les entraves universitaires, il ne songea plus qu'à aller passer quelques bonnes semaines de liberté et d'insouciance dans la plantureuse campagne du Nord. Il s'enfuit à Lécluse et à Fampoux.
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En vérité, nulle part plus que dans La Guerre des Dieux, Parny n'a mieux usé de ses talents. On retrouve là toutes les qualités que nous aimons dans ses élégies: la grâce, l'aisance, l'élégance, la pureté avec, en plus, beaucoup d'esprit — un esprit non grossier — et une manière de conter rapide, souple, facile et vivante.
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A UNE AMIE
Las ! où est maintenant ta jeune bonne grâce.
Et ton gentil esprit phis beau que ta beauté ?
Où est ton doux maintien, ta douce privauté ?
Tu les avais du ciel, ils y ont repris place.

O misérable, hélas ! toute l'humaine race
Qui n'a rien de certain que l'infélicité !
triste que je suis, ô grande adversité !
Je n'ai qu'un seul appui, en cette terre basse.

O ma chère compagne, et douceur de ma vie,
Puisque les cieux ont eu sur mon bonheur envie,
Et que tel a été des Parques le décret ;

Si après notre mort le vrai amour demeure,
Abaisse un peu les yeux de leur claire demeure.
Pour voir quel est mon pleur, ma crainte et mon regret.
MADELEINE.
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LES RÊVES DU PASSÉ
Alors les fleurs croissaient dans la verte prairie,
Dans un ciel glorieux triomphait le soleil.
Des songes printanniers erraient dans mon sommeil,
Le ciel n'était pas froid, l'eau n'était pas tarie.
Alors.... Mais aujourd'hui tout est morne et glacé;
Le cœur est desséché, la nature est flétrie !
Ou sont les rêves du passé ?

Soleil, tu nous rendras tes splendeurs matinales ;
Astres, vaisseaux du ciel, vous voguerez encor,
Jours d'azur de juillet, verts coteaux, moisson d'or.
Horizon du Léman, vieux monts, Alpes natales.
Comme un aveugle errant, je voudrais vous revoir.
O mes jours de bonheur ! ô mes jeunes années !
Entre nous dès longtemps l'adieu s'est prononcé.
J'aime à voir, triste et seul, pâlir mes destinées
Avec les rêves du passé.

Pressy, riant village, asile solitaire,
Le plus cher à mes vœux, le plus doux de la terre,
Sous tes arbres en fleurs n'irai-je plus rêver?
Blancs rochers du Salève, où j'ai caché des larmes,
Genève si chérie et si pleine de charmes,
N'irai-je pas vous retrouver ?

Hélas, depuis longtemps je végète et je pleure ;
Depuis longtemps, hélas ! je redis d'heure en heure :
« Encore une heure de malheur ! » .
Mais les cieux paternels abritaient mieux ma peine ;
Et l'étranger n'a pas, aux rives de la Seine,
D'asile aux maux du cœur.

Aux rives de mon lac je croyais à la gloire ;
D'avenir et d'espoir l'amour m'avait bercé.
L'amour ! — Je n'y crois plus. Mon cœur est délaissé ;
La gloire me dédaigne... Oublie, ô ma mémoire,
Les tristes rêves du passé !
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De son côté, Diderot donnait des leçons. Maigres élèves, maigre rétribution. Et aussi maître bizarre. Jamais vit-on professeur plus extraordinaire. Disposé à enseigner toutes choses, qu'il les connût ou ne les connût point, littérature ou mathématiques, sciences ou arts, son savoir paraissait universel. En réalité, c'était plutôt un enthousiaste de tout, qui avait des clartés de chaque matière. Capricieux au possible, son humeur variait selon les élèves qu'on lui donnait. Tombait-il sur un sujet intelligent, il se lançait dans les considérations les plus étrangères à sa leçon, effleurait les grands problèmes politiques et sociaux, se contredisait, discutait avec lui-même, prenait son élève à témoin, s'échauffait, bataillait, s'emballait, discourait à grands cris et avec force gestes. La nuit venait qui le trouvait encore en pleine discussion passionnée et frénétique.
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VERS DORES
Homme, libre penseur ! te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose ?
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.
Respecte dans la bête un esprit agissant :
Chaque fleur est une âme à la nature éclose ;
Un mystère d'amour dans le métal repose ;
Tout est sensible ! » Et tout sur ton être est puissant.
Crains, dans le mur aveugle, un regard qui t'épie :
A la matière même un verbe est attaché !...
Ne la fais pas servir à quelque usage impie !
Souvent dans l'être obscur habite un dieu caché ;
Et, comme un œil naissant couvert par ses paupières.
Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres !
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Décidément, pour Stendhal, l'argent est l'aphrodisiaque superlatif! L'argent a d'autant plus de valeur à ses yeux qu'il en est dépourvu.
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Mais quelle n'est pas la stupéfaction du rédacteur des Débats quand, le lendemain, il jette les yeux sur son article ! II ne le reconnaît plus. On a effacé des mots, biffé des phrases, tout bouleversé. Ce qui était une réserve est devenu un encouragement ; là où il y avait un blâme se lit un éloge ; talent est imprimé génie, bon s'écrit sublime.
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LORSQUE VIENDRA LE SOIR - Émilie Arnal
Que de fois le bonheur, sans détourner la tête,
Sans me voir, sans m' entendre, est passé près de moi,
Je n'ai pas dit le mot par lequel on arrête
L'inconnu dont le pas fait naître tant d'émoi.

Je n'ai pas su crier : « Venez ! Mon âme est pleine
De parfums répandus pour recevoir les dieux !
Venez ! Le réséda, la rose, la verveine
Ont laissé sur mes doigts leurs sucs délicieux ! »

Je n'ai pas su vous tendre au bord de la fontaine
La cruche dont le soir avait bleui le grès ;
Ma fierté me gardait, toute grave et lointaine.
Dans l'ombre que posaient sur moi les longs cyprès.

Et je n'ai pas tissé la guirlande légère
Des fleurs de volupté dont l'arôme est si doux
Que, pour les respirer, retournant en arrière.
Vous m'en auriez laissée enchaîner vos genoux.

Car je voulais vous conquérir sans artifice.
Je vous gardais mon front, mes lèvres et mes yeux ;
Comme un lis pur ouvrant au soleil son calice
Je vous offrais mon coeur, fier et mystérieux.

Je voulais qu'en mes mains toutes chaudes et pleines
De caresses, de dons, se posât votre main.
Car mon amour avait, pour apaiser vos peines,
Plus de fraîcheur que l'eau des sources du chemin.

J'étais là ce matin à l'heure radieuse
Où se lève l'aurore ardente sur la mer,
Et le couchant, avec son ciel de scabieuse.
Secouera sur mon front les vents au souffle amer.

Alors je connaîtrai, l'âme tremblante et lasse,
L'angoisse d'être seule et triste, et de m' asseoir
Sur le bord de la route et de suivre la trace
De mon rêve, fuyant sur les ailes du soir.

Je resterai, les bras fermés, les lèvres closes ;
Je saurai la cruelle et poignante douceur
De voir, sans les cueillir, mourir toutes les roses.
Et de pleurer sur moi, sur moi qui fus leur soeur.

Je laisserai tomber le voile noir de l'ombre
Sur mes mains, sur ma joue et sur mes cheveux lourds ;-
Ma robe blanche aura des reflets d'un bleu sombre
Pour le deuil de mon coeur qui n'attend rien des jours.

J'écouterai la nuit m' apprendre le silence,
Le stoïque dédain des caprices du sort;
Je m'envelopperai de calme indifférence
Pour regarder venir la vieillesse et la mort.

Puis je me lèverai dans le matin tranquille;
Personne ne lira la douleur dans mes yeux
Lorsque je reprendrai le chemin de la ville.
Emportant le secret des choses et des cieux.

J'irai vers les cités tristes où le mensonge
Obscurcit le visage auguste du devoir;
Les mains pleines des fleurs de l'amour et du songe,
Au seuil gris des maisons je sèmerai l'espoir.

Un peu d'espoir, un peu de joie ou de tendresse
Pour les coeurs douloureux que la vie a meurtris !
Je leur dirai : « Je suis votre soeur de détresse ;
J'ai pleuré comme vous avant d'avoir compris.

« Mais à présent j'ai lu dans mon âme, et pour elle
J'accepte de souffrir, seule en l'obscurité;
Je tourne mon regard vers l'aurore éternelle ;
J'aime, et mon coeur est lourd de sa félicité.

« J'aime la solitude aux lumineux silences,
Et l'espace infini des grands horizons clairs;
J'aime la vie avec ses hautes espérances,
Et le rythme puissant de ses profondes mers.

« J'aime la rêverie aux beaux yeux de caresse,
Et j'aime à voir, tandis que ma douleur s'endort,
Dans les plaines du ciel où se perd ma détresse
Les étoiles briller comme des lames d'or,

« J'aime la paix qui vient, émouvante et divine.
Se poser sur mon coeur, las des travaux du jour,
Et l'âpre sentiment qui remplit ma poitrine,
Plus pur que le désir et plus fort que l'amour.

« Comme un parfum amer et doux de roses sèches
Souvent monte vers moi le regret du bonheur;
Mais je sais un jardin où, près des sources fraîches,
Ne se fane jamais le lis de la douleur ! »
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AIR

Qu'est devenu cet heureux temps
Où le chant des oiseaux, les fleurs d'une prairie.
Et le soin de ma bergerie,
Me donnaient de si doux moments ?
Cet heureux temps n'est plus, et je ne sais quel trouble
Fait que tous les plaisirs sont pour moi sans douceur.
J'ignore ce qui met ce trouble dans mon cœur ;
Mais auprès d'Iris il redouble.
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Pour beaucoup de gens, la personnalité et l'œuvre do Stendhal sont insupportables. A l'œuvre on reproche le style par trop dépourvu d'artifice littéraire, on dit : « Il écrivait mal! » Il n'y a pas jusqu'aux admirables dons de psychologue de Beyle qui ne soient discutés. Sa minutie dans le détail de l'âme agace, on préférerait que ce fût moins profond et plus léger. Quant à l'homme, il est souverainement antipathique. Pourquoi? — On le trouve commun et, surtout, on ne lui pardonne pas de nous avoir tant parlé de lui. Mais l'égotisme n'est-il point à la base de son art?
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De mon cruel vainqueur Vénus la douce mère
Voyant un jour l'orgueil de ta rare beauté.
Si rare que le prix tu lui eusses ôté
De la fatale pomme aux Troyens tant amère,
Te dit : « O mon mignon, que veux-tu qu'on espère ?
C'est fait de notre honneur, si cette cruauté
D'une fille nous brave ! adieu la royauté
Sous- qui fléchit des dieux et le maître et le père.
— Las ! quel arc ou quel trait (dit Amour soupirant)
Ai-je pour m'en aider contre celle tirant
Qui sans ave, sans carquois et sans flèche me laisse.
Mon arc est son sourcil, et mon carquois ses yeux,
Ses œillades mes traits : des hommes et des dieux
Avecques ma dépouille elle se fait maîtresse. »
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Lorsque l'on connaît la passion de Louis d'Orléans et de Valentine de Milan peur les arts et les lettres, il est permis de supposer que leur fils fut élevé au milieu des richesses inouïes qu'ils s'étaient plu à accumuler autour d'eux, au milieu de cette cour où rimeurs et artistes de tous genres trouvaient protection et amitié. Eustache Deschamps et Christine de Pisan, les deux plus grands poètes d'alors, étaient les favoris du duc : sans doute Charles apprit d'eux l'Art de dictier et faire chansons. Plus tard, quand le malheur aura mis sa rude main à son épaule, il se souviendra des leçons du bel âge et il s'efforcera, de son mieux, d'oublier sa peine en faisant des vers.
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Prince malheureux et poète longtemps oublié, — à travers le charme un peu mièvre de ses jolis vers et la navrance de sa lamentable histoire, avec l'éloignement des siècles, — Charles d'Orléans est pour nous une mélancolique et douce figure que nous imaginons volontiers semblable à ces minces seigneurs vêtus de soie et d'or, portant l'épée et la lyre, et qui vivent dans une féerie d'arabesques, en marge des vieux parchemins.
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« Fumer là deux pipes, après le dîner (midi), boire sept à huit chopes au cabaret (4 heures à 5 heures), et voir tomber la nuit dans le bois, en lisant quelque livre bien calmant, telle est ma nouvelle vie, qui diffère de celle de
là-bas. Nous comptons retourner sous peu dans Fampoux...»
Deux semaines plus tard, il rentrait à Paris, en septembre, et, tout naturellement, il reprenait ses habitudes de café, d'apéritifs et de soirées nocturnes. Les querelles empiraient dans son ménage : elles allaient bientôt atteindre leur point culminant avec l'intrusion d'un nouveau personnage dans la vie de Verlaine, son mauvais génie, Arthur Rimbaud,
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