AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de SZRAMOWO


Or c’était dans ces jours où le souverain Juge
À peine retenait les vagues du déluge,
Quand tout être voisin de sa création,
Excepté l’homme, était dans sa perfection.
La lune dans le ciel, pâle sœur de la terre,
Comme aux bornes des mers la voile solitaire,
S’élevait pleine et ronde entre ces larges troncs,
Et, des cèdres sacrés touchant déjà les fronts,
Semblait un grand fruit d’or qu’à leur dernière tige
Avaient mûri le soir ces arbres du prodige.
De rameaux en rameaux les limpides clartés
Ruisselaient, serpentaient en flots répercutés,
Comme un ruisseau d’argent, qu’une chute divise,
En nappes de cristal pleut, scintille et se brise ;
Puis, s’étendant à terre en immenses toisons,
Sur les pentes en fleurs blanchissaient les gazons.
On voyait aux lueurs de la nocturne lampe
Des files de troupeaux gravissant une rampe,
Troupeaux qu’une tribu de pasteurs, pris du soir,
Chassait dans le lointain derrière un tertre noir.
Hommes, femmes, enfants, ils s’enfonçaient dans l’ombre.
Cette famille humaine était en petit nombre ;
Sous ce ciel sans ardeur et sans humidité,
Seul un léger tissu couvrait leur nudité ;
Les femmes ombrageaient de feuilles leur ceinture
Et se voilaient le sein avec leur chevelure ;
Et les hommes nouaient sur leurs flancs nus les peaux
Des plus beaux léopards, ennemis des troupeaux ;
La taille, la grandeur, la force de ces hommes
Passait l’humanité des âges où nous nous sommes,
Autant que la hauteur de ces arbres géants
Surpasse en vos forêts vos chênes de cent ans.
Leur voix qui s’éloignait mourut dans la distance,
Et tout fut sous le bois solitude et silence.
Commenter  J’apprécie          10





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}