Poésie - Le papillon - Alphonse de Lamartine
Le livre de la vie est le livre suprême. Qu'on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix ; Le passage attachant ne s'y lit pas deux fois. Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même ; On voudrait revenir à la page où l'on aime. Et la page où l'on meurt est déjà sous vos doigts.
La vie est ton navire, pas ta demeure.
On n’a pas deux cœurs, l’un pour l’homme, l’autre pour l’animal. On a du cœur ou on n’en a pas.
LE PAPILLON
Naître avec le printemps, mourir avec les roses ;
Sur l'aile du zéphyr nager dans un ciel pur ;
Balancé sur le sein des fleurs à peine écloses,
S'enivrer de parfums, de lumière et d'azur ;
Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes,
S'envoler comme un souffle aux voûtes éternelles :
Voilà du papillon le destin enchanté .
Il ressemble au désir, qui jamais ne se pose,
Et sans se satisfaire, effleurant toute chose,
Retourne enfin au ciel chercher la volupté !
Le livre de la vie est le livre suprême
Qu'on ne peut ni fermer, ni rouvrir à son choix;
Le passage adoré (attachant) ne s'y lit pas deux fois,
Mais le feuillet fatal se tourne de lui-même;
On voudrait revenir à la page où l'on aime
Et la page où l'on meurt est déjà sous vos doigts.
Alphonse de LAMARTINE
On voudrait revenir à la page où l'on aime
Et la page où l'on meurt est déjà sous nos doigts.
Vivez, aimez, c'est la sagesse : hors le plaisir et la tendresse, tout est mensonge et vanité !
Ainsi tout change, ainsi tout passe ;
Ainsi nous-mêmes nous passons
Hélas ! Sans laisser plus de trace
Que cette barque où nous glissons
Sur cette mer où tout s’efface.
"La vie est ton navire et non pas ta demeure".
Rien n'est vrai, rien n'est faux; tout est songe et mensonge, Illusion du coeur qu'un vain espoir prolonge.