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Citation de Cielvariable


- Tu peux entrer si tu en as envie, finit-il par me proposer.
J'eus plus l'impression de céder et de me laisser tirer vers lui plutôt que de le rejoindre en marchant. Je me retrouvai soudain sur le lit, assise dangereusement près de lui.
J'inspirai et humai un doux parfum de pomme, qui provenait sûrement de son savon, mais la merveilleuse odeur acidulée que je distinguai également était bel et bien la sienne.
Comme une imbécile, je lui dis qu'il sentait bon.
Pour la première fois, je lui vis un sourire sincère dont la perfection me frappa. Puis peu à peu, il se transforma en rire, ce qui me provoqua des picotements incroyables dans tout le corps. Je faillis frissonner de plaisir.
- Qu'est-ce que je sens ?
Peter se pencha plus près de moi, comme pour me confier un secret. Il était si proche que lorsqu'il expira, une mèche de ses cheveux mouillés se souleva et vint me frôler la joue. Ma peau frémit d'excitation, exigeant davantage.
- La pomme ?
Je me demandai comment j'avais trouvé la force de parler.
Je me rendais compte que notre conversation était absurde et banale, mais la quasi-totalité de mon cerveau était obnubilée par lui. Pas par de simples pensées, mais par son être tout entier.
Il s'était comme insinué en moi et était devenu une partie de mon être, mais cela ne me suffisait pas. J'avais désespérément besoin de lui.
- Oui.
Il esquissa un sourire malicieux et se pencha un peu en arrière, s'éloignant de moi.
Je me surpris à corriger la distance qui nous séparait. J'aurais préféré ne pas bouger, mais mon corps insistait pour se pencher plus près de lui.
- Pourquoi me détestes-tu ? lâchai-je, incapable de croire que je venais de prononcer ces paroles.
Une voix intérieure me hurlait de me taire, m'avertissant que je ne pouvais pas lui demander cela. Mais il avait réussi à bloquer l'irrigation vers la partie de mon cerveau qui contrôlait mes inhibitions. Si je n'y prenais pas garde, je ne tarderais pas à lui dévoiler mes secrets les plus intimes.
- Je ne te déteste pas.
Manifestement gêné, il baissa les yeux.
Une douleur horrible s'empara de moi dès lors que je cessai de le regarder, mais elle s'accompagna d'un certain soulagement, car j'allais pouvoir penser un peu plus clairement.
- Alors pourquoi tu te comportes comme si c'était le cas ? insistai-je.
Bon sang, mais qu'est-ce que je faisais ? En temps normal, j'étais une vraie poule mouillée, et voilà qu'au pire moment possible, je décidai d'être courageuse et de pousser cet homme absolument éblouissant à me détester. Il avait prétendu ne pas me haïr, mais après l'avoir offensé et irrité de cette manière, j'étais sûre que ce n'était plus le cas à présent.
- Je ne sais pas.
Il releva la tête et regarda fixement devant lui, les yeux dans le vague. Ses traits délicats se crispèrent en un masque de douleur.
- Pourtant, tu as envie de me détester.
Il m'avait entendue malgré ma voix presque inaudible. J'avais cru ne plus avoir la force de parler, mais les mots ne cessaient de jaillir de ma bouche.
- Ce n'est pas tout à fait exact.
Son visage se radoucit, et il se tourna vers moi. Son regard m'embrasa, et je sentis mon coeur marteler ma poitrine. Avec douceur, il posa la main sur la mienne, et je perçus la même décharge électrique que la veille, encore plus intense. Une vague de plaisir me submergea, et je fermai les yeux.
Puis, soudain, il retira sa main et je les rouvris brusquement. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du mien, et arborait une expression affamée. Il ne vacilla pas ni ne bougea, mais lorsqu'il parla, sa voix s'était transformée en un grondement guttural :
- Pars, avant que je te fasse du mal !
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