On attribue à ce dernier un nom fabuleux : ami, amour, camarade, hôte, collègue, selon. C'est une idylle. L'alternance entre l'identité et l'altérité ("C'est tout comme moi ! c'est le contraire de moi !") plonge dans l'hébétude, le ravissement d'enfant. On est tellement enivré qu'on ne voit pas venir le danger.
Et soudain, l'autre est là, devant la porte. Dessaoulé d'un coup, on ne sait comment lui dire qu'on ne l'y a pas invité. Ce n'est pas qu'on ne l'aime plus, c'est qu'on aime qu'il soit un autre, c'est à dire quelqu'un qui n'est pas soi. Or l'autre se rapproche comme s'il voulait vous assimiler ou s'assimiler à vous.